La Tanière aux Murmures
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 Coopération

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Ezelkir
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Ezelkir


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MessageSujet: Coopération   Coopération Icon_minitimeJeu 22 Nov - 20:43

L'idée est simple : j'écris le premier paragraphe d'une histoire, et quelqu'un d'autre la continue. Rien n'est fixé, pas de style, pas de schéma de narration, rien. Quelques consignes cependant :

- Quand vous serez sur le point d'écrire une réponse au texte précédent, postez sur le forum une ligne disant que vous allez répondre. C'est une façon de "réserver la place", afin que deux personnes ne répondent pas au même texte.

- L'objectif du jeu est que de créer quelque chose ensemble. Si un participant décide tout seul de tous les détails de l'histoire, il étouffe tous les autres joueurs qui n'ont plus de liberté créatrice. Tâchons donc de nous réfréner un brin Smile

- N'écrivez rien qui n'aie qu'un vague et lointain rapport avec l'action, car si le texte part dans trop de directions différentes le jeu perdra de son intérêt. Y'a qu'à voir la saison 3 de Lost.

- Lisez avec attention ce que le joueur précédent a écrit afin de ne pas faire de contresens : si dans le chapitre précédent il est écrit qu'il fait nuit, dans le chapitre suivant on ne verra pas le soleil à travers les feuillages.

- Aucune style n'est fixé : vous pouvez parfaitement écrire à la première personne du singulier alors que quelqu'un d'autre écrit à la troisième. Il vous faut juste respecter les points précédemment énoncés Wink

- Il faut garder à l'esprit qu'un personnage ou un objet que vous avez créé va être modifié par le joueur suivant. Ce n'est pas un jeu de rôles : les personnages sont à tout le monde.

- Respectez le joueur précédent, respectez le joueur suivant.

There we go Wink





---

Parfait. Non là vraiment, c'est parfait. Alors que le moteur rend son dernier accès de toux, je laisse aller mon front sur le cuir du volant.

C'est parfait.

Je lève les yeux vers le pare brise où, stupidement, continuent à aller et venir les essuies-glaces. Derrière les rideaux de pluie, la route file dans la pâleur des phares. J'arrive pas à croire ce qui m'arrive.

Après un moment où je reste hébété, les mains sur le volant et l'esprit vide, je décide de ne pas me laisser abattre. M'inclinant sur ma droite, je fouille la boîte à gants ; Dieu merci la voiture a encore assez de batterie pour alimenter les ampoules de l'habitacle. Sous la carte de l'Ecosse que j'ai achetée à la station service avant Greenock, je trouve mon 9mm et un chargeur. Les balles qui en dépassent brillent dans la lumière de la boîte à gants ; j'espère ne pas avoir à les utiliser.

Je glisse l'arme dans ma veste, et les chargeurs dans mes poches. Je prends le parapluie sur le siège arrière. Je prends aussi la carte.

Il ne faut pas que je reste ici. Je dois trouver un téléphone, et tant pis pour la voiture, ce n'était pas la mienne de toute façon.

Au moment d'ouvrir la portière, je me souviens : je ne peux pas partir comme ça... je dois penser à ce qu'il y a dans le coffre.


Ce qu'il y a dans le coffre.


Dernière édition par Ezelkir le Jeu 13 Nov - 12:41, édité 8 fois
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Istrid
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitimeJeu 22 Nov - 22:55

Je resserre les pans de ma veste, pour me couvrir le cou au mieux, afin sans doute de me garder d'attraper une mauvaise grippe. En avisant au dehors, je comprends ce que je vais avoir à affronter. Des intempéries comme ça on en voit rarement. Rien qu'à entendre le cinglement des gouttes fines s'écrasant contre les vitres, je me décourage d'y aller.

- Bon sang! C'est pas possible une gigne pareille! Et là, maintenant! Là! Pas plus tard, non! Pas dans trente et quelques kilomètres, à l'entrée de la prochaine fichue ville de ce foutu pays où il pleut tout le temps et où il fait gris en plus! Alors ça, la grisalle permanente en plus, c'est pas possible une seconde!

Tandis que je continue à invectiver mon véhicule, le climat du coin, les gens du coin, je sorts en laissant la portière ouverte et me dirige vers le coffre. Fermé. Il faut la clef.

- C'aurait été trop beau que ça s'ouvre aussi facilement!

Je maudits ce coffre sur lequel je ne manque pas de cogner de mon poing libre, l'autre tenant le parapluie que je fini d'ailleurs par utiliser pour frapper également la carrosserie.

- Oui, parce qu'en plus de me retrouver devant un coffre fermé, je prends la pluie, et je vous dis pas à quel point elle est véhémente celle-là!

Très vite cependant je parviens à me calmer, relativement. Jusqu'à ce qu'en m'appuyant sur la tôle même pas gondolée, tout juste rayée - et encore - , je m'aperçoie que l'une des tiges intérieures de mon parapluie est déboîtée. Evidement, j'ai tapé avec sur la bagnole. Là, c'en est trop.

- En plus, bon sang, il faut que tout se casse! là, maintenant! quand ça va m'être utile! Mais bon sang je vais foutre le feu à cette foutue voiture! à ce foutu parapluie! à ces foutus autochtones! et par dessus tout à cette foutue pluie! Je vais tout crâmer! Tout!

Je crois que si à ce moment là je me calme beaucoup plus rapidement, c'est parce que je viens de réaliser à quel point je suis hors de moi.

- Brûler la pluie! Mais bien sûr, mon coco! En attendant, je suis coincé là, trempé par l'averse grondante et sifflante, au milieu de je ne sais pas vraiment où, stupidement planté devant un coffre de voiture fermé que j'ai de moins en moins envie d...

C'est alors que je jette machinalement un oeil vers le devant du véhicule...

- Oh non! Mais c'est pas vrai! La portière conducteur! Quel imbécile! Je l'ai laissée ouverte! La pluie...

Ni une ni deux, je me précipite là et rentre dans la voiture en claquant la porte pour la fermer... Que je rouvre aussitôt pour sortir.

- Je n'ai rien à faire à l'intérieur! En tout cas, quel que soit le contenu de ce fichu coffre fermé, je ne le transporterai pas sous cette pluie à la main, mais en voiture! Voilà! Et ce n'est pas depuis l'intérieur que je vais pouvoir la réparer! abruti que je suis! En plus, je n'y connais rien en mécanique!

J'ai commencé à aller vers le capot de devant, dans mon emportement, sans trop savoir si je pourrai comprendre quoi que ce soit à la panne.

- Mais bon sang, je dois me concentrer là! C'est de l'intérieur qu'on actionne l'ouverture du capot!

Je me rue à nouveau sur la portière conducteur, l'ouvre avec hystérie et me penche pour actionner ce fichu loquet sous le volant, enfin à peu près dans ce secteur là. Je ressorts, referme la porte et me redirige vers le devant du...

- Non de... Mais oui! J'ai des outils et une lampe torche sous le siège passager! Et voilà! Je ne réfléchis pas! Je me précipite! Je me plante! Et pendant ce temps je me fais saucer la gueule par cette pluie monstrueuse!

Ainsi, je contourne le véhicule pour aller directement à la portière arrière, côté passager, me souvenant au passage que j'étais d'abord parti pour aller ouvrir le coffre. Tant pis. On verra pour le contenu du coffre après. Je vais à la portière convoitée. De là, je n'aurais qu'à me baisser pour prendre les outils sous le siège en question. Je saisi la poignée de porte qui est fermée et...

- Oh non! mais ça ne finira donc jamais cette poisse! Fermée! Il faut être complètement idiot pour rouler avec toute les portières fermées! Comme si ça risquait quelque chose de les laisser ouvertes! Bon sang! On va pas te voler la voiture ni son contenu pendant que tu roules quand même non? Abruti que tu es, va! Il faut être parano, oui! pour laisser les portières fermées en permanence!

Donc, je recontourne le véhicule pour aller côté conducteur, à l'avant, là où la portière n'est pas verrouillée, j'ouvre, je rentre en me penchant entre les deux sièges pour atteindre le loquet de la portière arrière côté passager. Je me penche, mais avec ma veste longue et la pluie qui m'a totalement submergé ce n'est pas commode, donc je me résigne à me rassoir très vite sur le siège conducteur, pour ne pas définitivement exploser de rage, à refermer la portière par laquelle des bouffées de vent froid s'engouffrent, sans parler de la pluie, et à me poser deux minutes pour me calmer réellement. Parce que là...

- Pas possible, ça... En plus, de toute façon, je n'y connais rien en mécanique, alors. Mais je ne dois pas y penser là maintenant. Là, maintenant je dois prendre le temps de me poser pour me calmer, voilà, et après on verra...


Dernière édition par le Sam 24 Nov - 20:32, édité 1 fois
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Ezelkir
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitimeVen 23 Nov - 15:59

EDIT : un peu de règles du jeu histoire de clarifier certaines choses, trouvables au haut de la page Wink


Edit de Noz pour ne pas surcharger de réponses inutiles : Après discussion avec Zelk, j'efface totalement ma réponse, pour des raisons que je vais expliquer à un autre endroit : ici


ps : Ce post explicatif sera effacé dans quelques jours.
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Igniphis
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitimeLun 26 Nov - 17:53

La tension nerveuse ne se relâche pas comme je l’avais espéré. Je continue de bouillir intérieurement et de maudire le destin qui m’avait amené en ces contrées inhospitalières. Je la sentais monter cette rage effrénée et narquoise qui me saisissait parfois. Dehors, en accord avec mon état, la tempête continuait de frapper furieusement ce bout de terre. Tout se moque de moi jusqu’à ce maudit coffre qui ne veut me livrer son secret. Je suis coincé. Et les essuie-glaces de continuer leur monotone va-et-vient comme pour égrener le temps qui passe et me narguer.

Je serre tout à coup violemment le volant sur lequel j’avais posé mes mains. Je l’agrippe si fort que je vois les jointures de mes doigts blanchir. Ca arrive ! J’essaie de réprimer la sensation de toutes mes forces. Non, non, non ! Ce n’est pas possible. Ca ne peut pas arriver là maintenant au milieu de nulle part. J’entends ma respiration laborieuse, les paroles incohérentes murmurées pour me calmer. Je ferme les yeux avec force pour la faire refluer. Il faut que je me calme ! J’ordonne à mes mains récalcitrantes de desserrer le volant. J’oblige ma main droite à s’enfoncer dans la poche extérieure de ma veste détrempée. Je sens sous mes doigts gourds le verre froid du flacon et referme la main dessus. Ce simple geste me rassure instantanément. Le 9 mm est là aussi.

Un rire cristallin écorche mes oreilles. Je me fige glacé d’horreur. Allons, allons… Que croyais-tu pouvoir faire ? Au milieu de nulle part sans personne pour t’aider. Ma respiration devient sifflante sous l’effet de l’angoisse. Je ressens presque les doigts de l’horreur me parcourir langoureusement l’échine. Allons, allons, mieux vaudrait que tu t’endormes et oublies tout. Ca ira mieux, tu verras… J’arrive presque à voir son sourire aguicheur dans le rétro intérieur. Allons, allons, ais confiance et laisse-toi aller. Abandonne-toi au sommeil sans rêve.
Je m’entends me susurrer à moi-même ces phrases terribles. Qui pourrait comprendre cette peur sans nom qui me submerge ? Personne j’en suis persuadé.

Et alors que je commence à faiblir et à succomber, mon regard trouble accroche une tache pâle dehors dans la tempête de l’autre côté du bitume. Les éléments en furie ne semblent pas avoir de prise sur elle. J’ai le cœur qui s’est arrêté une fraction de seconde. Mais cet instant fugitif de non-vie a pour effet de me revigorer. Je sors de cette mortelle torpeur et me ressaisis.
La chance a enfin tourné ! C’est sans doute quelqu’un du coin. Je vais enfin pouvoir trouver du secours !
A aucun moment, je ne me demande pourquoi cette personne se trouve là en ce lieu et sous ce temps. Ma décision est prise. Je me précipite hors de la voiture pour m’engouffrer sous le déluge que déverse le ciel. Tout vaut mieux que de rester là-dedans, dans cet espace étouffant et malsain. J’en oublie même de prendre mon parapluie. Enfin pour ce qu’il me servira…

La pluie furieuse m’empêche de bien discerner cette silhouette immobile au bord de la route. Je cours vers elle aussi vite que me le permettent les vents contraires. Je m’aperçois que la forme est vêtue d’une longue robe de bure. Du moins imaginais-je que c’était de la bure. On aurait dit un moine. C’est pour ça que je pense à de la bure. C’est fou quand même toutes les associations d’idées qu’on peut faire ! Il doit y avoir une église pas loin. Il aura vu les phares livides de la voiture dans les ténèbres de la nuit et sera venu vérifier que tout allait bien. C’est fou comme l’esprit peut vous égarer juste pour un peu de réconfort !

Je ralentis pour finir par stopper net. Quelque chose ne va pas. « Vous êtes d’ici ? » lui demandais-je stupidement, soudain un peu mal à l’aise. Je distingue mieux maintenant le visage blême tourné vers le ciel au milieu de la tourmente. Des cheveux courts et sombres volent, au gré du vent, autour de ce visage sans expression. Quelque chose cloche. Mon regard se porte sur le vêtement informe qui claque au vent. Des rivières de pluie me ruissellent sur les yeux. Je passe une main pour les essuyer et je comprends. Par ce geste, je comprends. La robe du jeune et frêle moine vole au vent au lieu d’être plaquée contre son corps par le poids de la pluie. L’effroi me gagne au fur et à mesure que cette réalité se révèle à mon esprit engourdi.

J’ai un mouvement de recul face à l’inconcevable et saisis convulsivement l’arme dans la poche de ma veste. Et je le vois pâlir, si cela était encore possible. En même temps, mon esprit me crie que cela est impossible. Un fantôme ne peut pâlir. Un fantôme est figé dans le temps. Je suis la direction de son regard et je m’aperçois que le bas de sa robe commence à tremper. Je n’arrive pas à en croire mes yeux. Lui non plus d’ailleurs à en juger par l’expression d’horreur dans son regard. En quelques instants voilà mon fantôme aussi trempé que moi. Et le voilà qui tourne de l’œil ! Il tombe à terre là sur le bord de la route solitaire dans l’eau boueuse.
Suis-je fou ? Sans doute. On me l’a dit tant de fois. L’image du flacon dans ma poche me traverse l’esprit. Je me précipite vers cet être fragile qui gît à terre et je lui saisis le bras. Un bras glacé. Je le secoue sans ménagement en lui criant comme un dément si tout va bien. M’a-t-il entendu ? Je ne sais pas. Autour de nous, le temps se déchaînait de plus belle.

Je suis né sous une mauvaise étoile. Mais alors sous une très mauvaise ! Il n’y a qu’à moi que ce genre de choses arrive. Enfin bon, même un spectre, on ne peut pas décemment le laisser dans une telle situation. Enfin un spectre… le bras en question n’avait rien d’éthéré. Je le prends à bras le corps dans l’intention de le ramener vers la voiture cause de tous mes ennuis. Une fois à l’abri de la fureur de la nuit, j’aviserai de ce qu’il y a de mieux à faire. Je faillis le relâcher aussitôt. Est-ce que j'hallucine ? N’ai-je pas senti là, sous le tissu grossier, certes menue, cette double protubérance si caractéristique ? J’ai la gorge sèche. L’angoisse m’étreint. Etait-ce l’incarnation de toute ma folie que j’avais là sous mes yeux, ou plutôt, dans mes bras ?
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitimeMar 27 Nov - 21:05

Et alors qu’il s’apprête à soulever le spectre pour l’amener jusqu’à la voiture, celui-ci ouvre grand les yeux au moment même où un éclair déchire la nuit, l’aveuglant, l’obligeant à fermer les siens.

Avant qu’il n’essaye de les ouvrir, un rugissement proche le fait sursauter. Il reçoit un violent coup à la poitrine qui le fait vaciller, lui coupe la respiration. Un cri de rage, un coup sourd, un râle, la chaleur du sang giclant sur son visage et un bruit de pas qui s’éloigne en toute hâte.

Il ouvre à nouveau les yeux, et le spectacle qu’il aperçoit le laisse sans voix. Devant lui, s’étalant à perte de vue, un champ de bataille déroule ses corps à corps farouches. A ses pieds gît un homme. Il contemple cela tout en se relevant. Baissant un peu le regard, alors que sa vision se fait plus nette, il se rend compte qu’il est en armure, une armure qui devait être étincelante, avant tout cela.

Il ne comprend pas, ne sait pas. Que doit-il en penser ? Est-ce la réalité ? Une vision ? Un rêve ?

La cape qu’il porte bat son dos au rythme des rafales de vent, et ses cheveux volent en tout sens. La pluie battante lui fouette le visage. Autour de lui, tout n’est que fureur et sang, bravoure et carnage.

Personne ne semble lui prêter attention, et il observe, cherchant à comprendre. Au loin, un château, dont les remparts sont à moitié détruits, s’élève, majestueux.

Que se passe-t-il ? Pourquoi est-il là ? Quel rapport cela a-t-il avec lui ?

Des hommes se rapprochent, formant un cercle, comme pour le protéger, alors que d’autres avancent dans sa direction, l’épée à la main. Le combat s’engage, et il est sans pitié. Plusieurs combattants tombent autour de lui, mais ils se défendent avec courage. Et il ne peut réagir. Il se sent comme enfermé dans le corps d’un autre, sans le moindre contrôle.

L’homme à côté de lui est transpercé d’une épée, le sang s’écoule au sol en cascade, imprégnant la terre en quelques instants. Poussant son dernier soupir, il tourne son visage vers lui, prononçant distinctement avant de s’effondrer :

« Le… coffre… »

Son assassin tire l’épée de son corps, portant son regard sur lui, et avance dans sa direction, brandissant son arme.

« Jamais tu ne le pourras ! Je ne le permettrai pas ! »

Et alors qu’il va recevoir le coup mortel, le tonnerre, assourdissant, lui brise les tympans. Un éclair zèbre le ciel, l’aveuglant à nouveau.

Il attend, en serrant les dents, le coup d’épée qui lui déchirera les chairs, l’emportant pour de bon, le délivrant du même coup de ce cauchemar. Mais rien ne vient, et il ouvre finalement les yeux, lentement.

Et devant lui, dans la fureur de la tempête, ce n’est pas un soldat qui le regarde, mais un spectre. Ce bon vieux spectre, qui prononce dans un souffle :

« Le… coffre… »
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Aladinea
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitimeDim 9 Déc - 14:10

" Bien sûr, le coffre ! Il me faut ouvrir le coffre !"

Je ne sais pas pourquoi je me suis tout à coup écrié ça, mais j'ai la très nette impression que si je veux sortir de là, je dois ouvrir un coffre. Enfin... Vu que c'est ce que tout le monde me répète depuis que je suis arrivé, rien d'étonnant à ce que ce soit mon avis aussi.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je ne sais pas qui sont ces gens qui avancent vers moi, ce qu'ils me veulent, mais alors que je m'apprête à bouger, un des hommes qui semblaient me protéger tourne la tête vers moi et hurle :

"Monseigneur derrière vous !!"

Sans avoir le temps de réagir, je sens un violent coup dans mes côtes qui me jette violemment au sol. Une douleur aigu s'empare de tout mon corps, et bientôt, je me sens incapable de bouger. Je crois qu'on m'a tué... Je n'aurais pas ce maudit coffre.

Autour de moi je sens qu'on s'agite, qu'on se bat, qu'on crie, mais peu à peu, ma vision et mon ouïe se troublent.
D'abord les cris, le bruit des armes qui s'entrechoquent, puis les bottes des hommes qui s'enfoncent dans la terre, les gens courent partout autour de moi... Et puis, plus rien, juste, le bruit des goûtes d'eau tombant dans l'herbe inondée. Quel calme...

Tout est noir. Je continue à percevoir ce même bruit, rapide, incessant, mais tellement reposant. Je suis mort aujourd'hui, et je ne sais même pas pourquoi. C'est idiot. Mais c'est sans importance. Si l'éternité consiste à écouter le bruit doux de la pluie, j'accepte volontiers mon sort.

Dans le lointain un souffle, un murmure, dont je ne distingue quasiment rien. Seules les goûtes de pluie m'intéressent, je ne veux entendre qu'elles. Mais ce murmure se rapproche, se fait plus insistant, et trouble le calme dans lequel j'étais plongé.
J'ai soudainement envie de lui hurler de se taire, mais je n'en ai pas la force, et la voix se fait de plus en plus forte.

"Monsieur ? Monsieur vous allez bien ? Monsieur réveillez-vous !"

Cette voix m'est insupportable, et m'oblige à rouvrir les yeux. Une grande lumière m'aveugle d'abord, puis, je distingue une silhouette noire, non brune, floue. Il faut que je fasse taire la voix, je veux à nouveau entendre la pluie, juste la pluie. Je rassemble toutes mes forces, et avec une immense difficulté, j'arrive à faire sortir des sons de ma bouche :

"Je .... vais .... bi......en"

J'espère qu'en sachant que je suis en vie, la silhouette, qui à présent se dessine parfaitement, va se taire, et me laisser repartir. Mais, faux espoir, car ce que je distingue maintenant comme un homme continue de parler :

"Que vous est-il arrivé monsieur? Vous avez soif? Vous êtes seul?"

Je reviens peu à peu à moi, et c'est dans un accès incroyable de colère que j'arrive à me redresser. Je m'assois, étends mes jambes, et regarde autour de moi. De l'herbe, trempée, le ciel noir, la route non loin, sans doute ma voiture, derrière le rideau de pluie. Je connais le paysage.
Et alors que je lève mes yeux vers celui qui m'a arraché aux goûtes de pluie, je me prépare à ......

Encore lui ?!
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MessageSujet: Re: Coopération   Coopération Icon_minitime

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