La Tanière aux Murmures
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 Un soldat parmi tant d'autres

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Nozgaroth
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Nozgaroth


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MessageSujet: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitimeSam 8 Aoû - 23:59

Vu que mon PC refuse de boot (sûrement ma 8800 GTX : R.I.P. :s ), j'ai ressorti le vieux matos le temps de réparer... Et là, je suis retombé sur le forum de la team BF 2142 que j'aurais dû rejoindre sans tous les soucis que j'avais eus l'époque... Pensez donc, c'était début 2007, Castelploucdary, les emmerdes au cyber, tout ça.

Bref, donc, je me baladais à nouveau sur leur forum, et je suis retombé sur ce petit texte que j'avais écris à ce moment là. Rien d'extraordinaire, juste une façon de leur expliquer la façon dont je vivais ce jeu (vous savez, le RP, tout ça ^^), et ça avait plutôt fait mouche.

Je vous le livre tel quel, sans aucune retouche (quoi qu'après relecture, ça lui ferait pas de mal). Tant pis, ça restera comme ça.

Bonne lecture pour ceux que ça intéresse. Wink


Dernière édition par Nozgaroth le Dim 9 Aoû - 0:01, édité 2 fois
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Nozgaroth
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Nozgaroth


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MessageSujet: Re: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitimeDim 9 Aoû - 0:00

Le vent souffle dans les rues dévastées de Berlin. Les nuages sont bas et la neige tombe sur nous à gros flocons. Tout en vérifiant mes armes, je me prépare à l'assaut. Je sais que sous peu, il faudra tuer ou être tué, qu'il faudra faire abstraction de l'horreur pour survivre.

L'ordre de l'attaque est donné, alors, malgré la peur qui me noue les tripes, j'arme ma mitrailleuse et j'emboîte le pas de mes compagnons d'arme, de mes amis. De cette bataille, peut-être que pas un seul n'en réchappera, et je le sais. J'en ai conscience tout en avançant le long de ces immeubles, mais je sais également qu'il n'y a pas d'autres alternatives : Il nous faut vaincre ou mourir, ce soir.

Nous arpentons les rues en formation, nous couvrant mutuellement, essayant de distinguer quelque chose dans la brume, guettant le moindre signe de l'ennemi. Le calme règne, le silence est pesant. Tous, nous savons que d'ici peu, le sang coulera, et que certains d'entre nous y laisseront la vie. Nous savons aussi que nous ne reverrons pas tous notre maison, notre famille. Et pourtant, c'est avec la même détermination que nous avançons, nous approchant des lignes ennemis.

Un cri me parvient : « Ennemi repéré ! ». Je scrute l'opacité blanche en vain, cherchant même des yeux mes camarades, comme pour me rassurer. Un coup de feu, un râle de douleur, un choc sourd, puis plus rien. Je suis sur mes gardes, accroupi derrière une carcasse de voiture, et j'attend que vienne l'heure de vérité.

Et soudain, alors que rien ne le laissait présager la seconde d'avant, l'enfer se déchaîne autour de nous. Des hurlements, les aboiements des armes automatiques, l'explosion d'une grenade. Les balles fusent, sous la neige, ricochant de toute part, me sifflant aux oreilles. Je me jette au sol, mettant en joue. J'aperçois une ombre courant pour traverser la rue, et sans réfléchir, reconnaissant les couleurs de l'ennemi, je vise et lâche une courte rafale. L'homme, touché à la poitrine, s'effondre.

Tout n'est autour de moi que chaos. Les corps chutent, le sang coule. Nous avons pris un point stratégique. L'ennemi le sait et fera tout pour le reprendre. L'homme à mes côtés tombe, touché à la hanche. Il hurle en anglais : « Medic ! ». Mais personne n'est là pour lui venir en aide, dans cet enfer. Moi-même, je ne peux penser qu'à sauver ma peau. Trois combattants courent dans notre direction en tirant. Je vise et tire à mon tour. Un corps s'effondre, puis un deuxième. Mais le dernier est déjà sur moi, et ma mitrailleuse percute à vide. Chargeur vide, évidemment. Belle connerie que cette merde que je tiens entre les mains, instrument de mort et de destruction, outil de désolation.

La neige se soulève sous les impacts, et l'ennemi hurle en se jetant sur moi. Lâchant mon arme et hurlant à mon tour, je roule en arrière en dégainant mon pistolet. Je tire, vidant mon chargeur sur l'homme, criant toute l'horreur et la terreur que je ressens. Le sang gicle, avilissant la pureté de la neige, souillant la blancheur qui m'entoure, et l'homme tombe à mes pieds, fauché par ma riposte.

Mais la folie s'empare de mon esprit, s'insinue en moi, déverse son poison dans toutes les fibres de mon être. Et déjà, des compagnons sont derrière moi, m'encourageant à lutter, à me battre pour ma cause, m'exortant à mourir pour elle. Et, avec eux, je me mets en position pour défendre notre prise.

Le calme est revenu dans la rue, à part un bruit métallique qui semble se rapprocher. Mais aucun autre son ne vient troubler la quiétude du lieu qui a été témoin de cette boucherie. Et soudain, des cris déchirent le silence neigeux : « Ennemi ! ».

Surgissant de l'épais rideau de brouillard, un géant de métal s'avance, faisant cracher un feu infernal à ses mitrailleuse lourdes. Un compagnon qui tente de fuir est déchiquetté sous mes yeux, haché par les rafales qui s'abattent autour de nous. Je roule au sol, tentant d'échapper aux projectiles mortels, alors que déjà, la contre-attaque se déroule. Quelques roquettes bien ajustées, et l'engin explose, envoyant des débris dans toutes les directions, et se disloque.

L'heure de l'assaut final a sonné. Bien malgré moi, je me vois me relever, suivre mes coéquipiers. La cible est une autre position stratégique, et il nous faut nous en emparer. En ligne, nous avançons, tirant par courtes rafales, bousculant les opposants, renversant tout sur notre passage. Le soldat à ma gauche reçoit une balle en pleine tête, s'effondrant sans un bruit dans la neige, « Sniper ! ».

Ce soir, je le sais, je serai probablement mort. Le vent souffle paresseusement au niveau du sol, la neige virevolte à nos côtés, les balles sifflent, ricochent, abattent. Et alors que nous courons tous à notre perte, futurs vainqueurs comme futurs vaincus, le passé n'a plus d'importance. Alors que je prends conscience de ma mort prochaine, je l'accepte de bonne grâce.

La guerre m'aura donc pris jusqu'à mon envie de vivre.
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Ezelkir
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MessageSujet: Re: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitimeJeu 3 Déc - 14:51

Tain, j'avais pas lu ça !

Alors moi j'ai bien aimé, c'était bien écrit, et l'apparition du Walker à la fin m'a vachement plu ! J'avais absolument pas calculé que c'était dans 2142 Smile

J'ai deux ou trois trucs à dire cependant. Noz, j'aimerais te faire partager quelque chose que j'ai découvert ces derniers mois, que j'ai étudié avec attention (vraiment) et qui a changé ma façon de raconter les histoires. Avant de trouver ce truc, je tâtonnais, je faisais au feeling et parfois j'avais du bol dans ma construction narrative, et parfois pas. Maintenant, à chaque fois que j'écris un truc, je laisse plus rien au hasard. Chaque nouvelle histoire que j'écris me paraît plus solide, mieux construite, plus satisfaisante. Ce truc, c'est la courbe narrative.

La courbe narrative, d'après les docs que j'ai lus, ça fait :

1 - Hook / accroche scénaristique, grosse action (l'Empire attaque le vaisseau rebelle)
2 - Redescente, posage du décor, décantation (les deux droïdes sur Tatooine)
3 - Petit crescendo (luke part chercher D2)
4 - Action / pic moyen (les hommes des sables)
5 - ... répéter 3 et 4 autant de fois que nécessaire (en général deux ou trois fois) (fuite de Tatooine, découverte de l'étoile de la "base sidérale", etc.)
6 - Gros crescendo (les rebelles partent attaquer l'étoile de la mort)
7 - Climax / faîte de la courbe narrative (scène de la tranchée, la Force, explosion finale)
8 - Redescente (youpi fête médailles)
9 - Fin et ouverture potentielle (regards des personnages vers le futur, fanfare)

Voilà pour la courbe. Maintenant que tu as lu ça, de deux choses l'une : soit tu étais déjà au courant et tu t'es dit, "lol, mé pour ki il me pran se con", ou alors tu n'étais pas au courant et tu es train de ressentir ce sentiment de "omg depui toujour je lé su mé javé jamé mi dé mot dessu!!1". Moi ça a été ça. Maintenant, je voudrais te parler de l'intro de ta scène, en quelques mots !

Je pense que le personnage principal devrait garder sa réflexion sur l'horreur de la guerre...
Le personnage a écrit:

Je sais que sous peu, il faudra tuer ou être tué, qu'il faudra faire abstraction de l'horreur pour survivre.
... pour bien plus tard, dans le sens où ce qu'il ressent est un avis arrêté, une conclusion, le fruit d'une réflexion (=fin) ; de plus, les mots qu'il emploie sont vachement forts, épiques, et ça fait donc un pic dramatique avant l'accroche scénaristique :
Accroche scénaristique / début action a écrit:

"L'ordre de l'attaque est donné, alors, malgré la peur qui me noue les tripes, j'arme ma mitrailleuse et j'emboîte le pas de mes compagnons d'arme, de mes amis."
C'est pourquoi je pense que tu devrais commencer par quelque chose de terre-à-terre, de moins épique. Il faut commencer très bas pour se donner la place de monter ensuite ; l'épique vient après. De plus, tu peux éveiller la curiosité de l'audience avec la description de détails. Décris-leur ton fusil, ton barda, la neige sur tes mitaines, sur tes lunettes. Fais-les mariner.

Sinon je kiffe le zoom VictorHugo-ien dans la description :
VictorNoz a écrit:

Le vent souffle dans les rues dévastées de Berlin. Les nuages sont bas et la neige tombe sur nous à gros flocons. Tout en vérifiant mes armes, je me prépare à l'assaut.
Plan a : les rues, le vent (échelle globale / élémentale).
Plan b : zoom : les hommes (échelle du groupe).
Plan c : zoom : le fusil (échelle humaine / matérielle)
C'est excellent. Personnellement j'aurais aimé que tu développes un peu, mais visiblement tu voulais garder tout ça très court. En tout cas ça marche bien et ça fait son petit crescendo vers un point d'intérêt (puisque dans toute histoire, ce qui arrive aux humains est sacrément plus intéressant que ce qui arrive au temps qu'il fait Very Happy)

Voilà pour mon avis, j'ai passé un bon moment ^^

PS : Un dernier truc : complètement par hasard, quand je suis tombé sur ce texte j'étais en train d'écouter ça. Super expérience.
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Istrid
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MessageSujet: Re: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitimeSam 12 Déc - 5:20

Nozgaroth, Ezelkir a su te faire un retour sur la constructiuon de ton texte. Il m'en a aussi fait part il y a peu, et voilà qui bouleverse l'appréhension-même d'un texte à lire ou à écrire.

Pour ma part, je souhaite te faire part d'autre chose. Bien entendu, je suis conscient que ce travail date d'il y a plusieurs années et que depuis tu as pu affiner ton écriture.
Tu en étais donc à un point où tu donnais souvent à voir, à entendre, à ressentir; cela en utilisant des formules "toutes prêtes". L'expression est grossière et brutale, je le consède, mais les malgré la peur qui me noue les tripes, par exemple, nous avons tous déjà lu cela dans bien d'autres livres.
Je vais rester sur ce seul exemple, pour éviter d'être trop brouillon. Tu excuseras, ou pas, le manque de consistance de mon propos.
Ainsi, pour ce qui est de la peur, Nozgaroth, de cette peur d'aller à un combat perdu d'avance, je préfèrerais savoir comment TOI tu la vis, comment TOI tu l'éprouves. Parce que c'est bien là ce qui est fondamental: ce que TOI tu en dis, avec tes mots, tes tournures d'esprit - non! tes tournures de corps, plutôt, et donc de langage. Oui, il me manque ici TA façon de percevoir cette peur qui étreint soit-disant ton personnage, puisque chacun sait que c'est d'abord toi, l'écrivant, qui l'éprouve ou qui l'imagine avec ton propre corps.
Pour te donner un exemple concret, voici comment, sans étude, j'aborderais la question: L'ordre de l'attaque est donné, alors, malgré les crampes vibrantes en dedans mon poitrail, j'arme ma mitrailleuse et j'emboîte le pas de mes compagnons d'arme, de mes amis.
Ici, je n'ai fais que donner une autre formule qui reprend le shéma de la précédente pour parler de ma peur. Qu'à cela ne tienne: L'ordre de l'attaque est donné, alors, faisant fi de mon buste épais pliant sous la bourrasque immonde, j'arme ma mitrailleuse et j'emboîte le pas de mes compagnons d'arme, de mes amis.
Là, le buste épais pliant sous la bourrasque immonde, ne me demande pas ce que c'est, je n'en sais rien. C'est seulement ce que j'ai éprouvé au moment de parler de la peur que j'imaginais d'être dans une pareille situation. Ce n'est qu'ensuite, en analysant, que je pourrais éventuellement dire que la bourrasque immonde c'est soit le vent qui souffle dans les rues soit cette peur à l'intérieur, justement; que je pourrais dire que le buste épais c'est mon propre corps en déséquilibre, ou bien ma volonté défaillante et que je croyais à toute épreuve. Et caetera. En somme, le sens de chacun des mots, pris indépendamment les uns des autres, importe peu. C'est l'ensemble de ces mots-là qui donne au lecteur à imaginer quel sentiment le personnage éprouve pour que l'écrivant l'ai écrit de cette manière. Ce n'est pas une métaphore, de fait. C'est la vrai poésie, me semble-t-il.
Note, surtout, que je ne prétends pas t'enseigner la poésie, ou l'écriture. Je n'y comprends rien moi-même et ne sais de quoi il s'agit. Mais ce qui m'a manqué dans ton travail, c'est TA poésie. Tout simplement. Fais-moi lire du Nozgaroth, pas du Tolkien et du Kafka que Nozgaroth a bien digéré.
Regarde à nouveau "Le Cercle des Poètes Disparus", la scène où le garçon timide doit improviser un poème devant ses camarades de classe. C'est édifiant.
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MessageSujet: Re: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitimeSam 12 Déc - 17:35

Alors... Je vais répondre dans l'ordre.

Zelk, en effet, je n'avais jamais mis de mots dessus, et je ne l'appliquais pas forcément non plus. Enfin, c'est une construction somme toute logique (faut bien que ça monte en crescendo, mais ça peut pas être épique tout le temps), et je pense qu'on le respecte globalement. Je tâcherai cependant de garder cela à l'esprit, pour affiner les textes futurs.

Content que ça t'ait plu malgré tout, et il faut garder à l'esprit que ce n'était pas un texte très travaillé, assez court, écrit en vitesse quoi. C'est pas forcément une excuse, je sais, mais bon... Je n'y ai pas passé plus d'une heure, quoi. Wink


Keld, je suis d'accord avec toi sur ce point. Il est clair que coucher ses propres mots sur le papier permet de mieux s'approprier le texte, de mieux exprimer les sentiments de ses personnages au lecteur. J'essayerai d'y prêter plus d'attention à l'avenir. Merci pour le conseil. Very Happy
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MessageSujet: Re: Un soldat parmi tant d'autres   Un soldat parmi tant d'autres Icon_minitime

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