Le Jour Z

Kikoo, all. Bon, ça fait un paquet de temps que personne a posté sur ce fofo. Mais comme j'avais un truc à vous dire, j'en profite. Alors voila, j'en ai un tout petit peu parlé à Zelk, et comme je vais pas faire un roman sur facebook, autant le faire ici.

J'entre directement dans le vif du sujet... Vous connaissez peut-être le jeu nommé Arma2, qui est une simulation militaire. Un FPS, mais poussé assez loin au niveau du réalisme (pas comme CoD ou BF, quoi ^^). Alors, dans Arma2, y a eu des tas de mods qui ont été développés, y a eu des tas de "missions" qui ont été créées par des joueurs... Et le dernier mod en date, c'est DayZ, et je tenais à vous en parler (parce que ça doit faire 2 semaines que je le teste avec ma bande de golmons)...

Alors, DayZ, c'est donc un mod de Arma2 (à savoir qu'il faut l'extension Operation ArrowHead aussi, pour pouvoir y jouer), qui est actuellement en Alpha. Le terrain de jeu choisi pour ça est la map du Chernarus (225km²). Nous possédons, de notre côté, un serveur 40 slots. Et maintenant, une petite explication de ce qu'il se passe :

Vous vous réveillez le long de la côte (point de spawn aléatoire) avec un sac à dos (de merde, évidemment) vide, une boîte de Painkillers, un bandage, et une lampe torche. Pas de carte de l'endroit, rien pour vous défendre... Et là, il va falloir commencer à lutter pour votre survie.

Première étape, trouver de quoi subvenir à ses besoins... Parce que oui, la faim et la soif sont gérés dans ce mod. Au début, vous survivrez en bouffant du cassoulet froid et en buvant du coca chaud, quand vous arriverez à en trouver. Peut-être que vous aurez la chance de trouver une gourde, que vous pourrez remplir à un point d'eau (lac ou puit)... Une fois ceci fait, c'est déjà une réussite... Ca va vous donner le temps de trouver du stuff.

On se retrouve donc à fouiller chaque barraque, en priant pour trouver quelque chose d'utile, en se faufilant en rampant au milieu des zombies... En croisant les doigts pour ne pas tomber sur un autre survivant. Parce que c'est là que le jeu prend toute sa dimension, à n'importe quelle étape du jeu : Le rapport avec autrui. Vous avez eu un putain de coup de bol en trouvant une AK47 ? Vous voyez un type en difficulté au milieu d'un groupe de zombies et vous décidez de l'aider ? Super... Mais méfiez-vous, parce qu'il pourrait vous loger une balle dans la tête après, juste pour récupérer votre arme... ^^

Bref, vous l'aurez compris, c'est un jeu immersif où on devient complétement parano. Je passe volontairement sur les quelques sociopathes qui vous shooteront au snipe sans aucune raison (quand t'as compris ça, tu fuis la grosse ville principale ^^).

Pour la petite anecdote... Je visitais un village, l'autre jour, tout seul. J'entends des coups de feu, j'observe sans bouger, et je vois un type arriver avec 10 zombies au cul. Il tire dans tous les sens avec son M4A1, et il en attire d'autres... Je me décide à l'aider... Toujours à plat ventre dans l'herbe, je tire avec mon Bison (un fusil d'assaut avec silencieux), et je lui descends quelques zombies. Il finit par prendre un sale coup et tombe dans les pommes. Je flingue les quelques zombies qui reste avec l'intention d'aller lui porter secours. J'y vais donc après avoir éliminé la menace, je lui fais un bandage pour arrêter le saignement, et une dose "d'epi" pour le sortir des vappes... Il se relève, se retourne vers moi, me check un peu et me dit en vocal (y a un VOIP sur les serveurs ^^) "Sorry, man !" et il tire... Sauf que son arme a fait "Clic-Clic"... Méfiant, je l'avais délesté de ses chargeurs avant de le soigner... Je n'ai eu qu'à lui adresser un "Now, run, bastard !" avant de le voir s'enfuir comme un demeuré...

Ce n'est qu'une des nombreuses anecdotes que j'ai sur ce jeu... Je vous passe pour le moment les vols de véhicule, les "traques" qui s'enclenchent après ça, la façon de se planquer pour laisser passer un groupe de survivants, la nécessité d'aller dans un hôpital récupérer des fournitures... C'est la vie quotidienne de votre perso, sur DayZ.

Mais pour revenir au sujet, vous pourriez vous demander quel est le but du jeu : A ça, je vous répondrai qu'il n'y en a aucun... Juste survivre, récupérer du matos, installer un camp si le coeur vous en dit, ou vous déplacer continuellement avec un véhicule si vous estimez que c'est plus sécuritaire... En clair, une énorme sandbox où vous écrivez votre propre histoire, vivez votre aventure... Et dés que tu commences à jouer en groupe, le concept te révèle tout son potentiel.

Pour résumer, une petite liste :

- S'équiper : trouver le matos médical, alimentaire, et des armes pour se défendre
- Véhicules : Tous les véhicules sont détruits, de base. Il faudra donc trouver une carcasse, la réparer et penser à faire le plein d'essence régulièrement
- Installer un campement : Faudra trouver des toiles de tente, et bien les planquer (n'importe qui peut récupérer n'importe quoi, dedans ^^)
- Banditisme : Tuer un joueur et le fouiller, voler dans un campement, repérer un véhicule d'un autre groupe et le récupérer, braquer un survivant pour le délester de ses biens (si possible, sans le tuer, c'est plus drôle ^^)... Autant de possibilités qui s'offrent à vous.

Il est à noter que plusieurs états peuvent vous affecter. La douleur ou le choc psychologique (tremblement lors de la visée), la faim ou la soif, la blessure (vous vous videz de votre sang), un os cassé (vous ne pouvez que ramper), le froid (vous pouvez contracter une maladie)...

Tout ce gros pavé pour vous dire que c'est vraiment un mod génial. Il ne faut pas rush les armes à tout prix, parce qu'on se retrouve vite sans rien à faire, sinon... Il faut, par contre, survivre, jouer en groupe, se fixer un objectif réaliste et le concrétiser... Bref, vivre son histoire, comme on le ferait dans un monde empli de zombies.

Et sur ce, je suis au taff, donc je vais arrêter là et m'y remettre. Si vous avez des questions, je suis dispo pour y répondre.

Allez, un petit récit, à peine romancé, de notre session d'hier soir.
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On avait décidé de s'installer ailleurs... Le nord de l'île de Chernarus est peu fréquenté, c'est clair, mais c'est loin de tout, faut dire. Et il y en a dans le groupe qui en ont ras le cul de se taper 5 kilomètres en quad pour faire le plein des Jerricans. Bref, on a laissé les 2 camions là haut, les tentes avec notre matériel, et on a pris le strict minimum avant de partir. Mon fusil Bison -je passe mes nuits avec depuis que je l'ai trouvé, c'est pas pour le laisser dans les collines du nord- pend à mon épaules, et je sens chaque léger coup de crosse dans le bas de mon dos. J'ai chargé mon sac à dos de vivres avant le départ, parce que je suis d'un naturel prévoyant. Ce qui semblait si chiant à mes proches, dans le passé, est un avantage énorme, ces temps-ci. Faut dire que, depuis qu'il y avait ces putains de macchabés partout, anticiper était devenu un besoin vital. Et puis d'ailleurs, mes proches ne sont plus là pour dire le contraire, eux. A la place, j’étais au sein d’un groupe atypique. Nous n’avions que peu de choses en commun, mais on se protégeait les uns les autres. Et finalement, c’est ce que j’avais pu trouver de plus approchant d’une famille.

D’ailleurs, dans cette compagnie, tout le monde se faisait appeler par un pseudo : Maakhan, Malar, Broco, Grouicco, Nono, Baba, Meringue, Noreason, Gamin… Autant de personnalités, de survivants, avec qui il fallait composer. Néanmoins, ils étaient devenus nécessaires à ma survie, et moi à la leur. Mais pour le moment, il fallait se mettre en route.

Nous avons formé un petit groupe de 4 éclaireurs. Pendant que les autres sécuriseraient notre campement du nord, et effaceraient nos traces, nous devions établir un petit campement, pas trop loin d'une grande ville -mais toujours à distance raisonnable, évidemment-. On allait avoir besoin de se réapprovisionner en matériel médical de base -on n'est jamais trop prudent, vous vous rappelez ?-, et si des secours finissaient par arriver, ce serait étonnant qu'ils aillent nous chercher dans le trou du cul du Chernarus. Alors, autant se rapprocher de l’évacuation potentielle -tout en restant éloigné le plus possible de l’éradication éventuelle-.

On a donc embarqué sur les quads et on a quitté le campement, avec pour objectif de se trouver un endroit sûr -si tant est que ça existe encore, sur ce qui reste de cette île-. Au bout d’une bonne heure à travers les collines et les villages fantômes, on a trouvé un coin qui semble nous convenir. Il y a un point d’eau potable pas loin, ça nous permettra de remplir nos gourdes, et j’ai même pu ressortir ma vieille arbalète pour chasser le sanglier. Pendant que je faisais cuire la viande, les autres sont allés repérer les alentours. Au bout d’un moment, j’ai vu Bob -le seul noir de notre petite équipe, et j'ai toujours pas compris pourquoi on l'appelait tous Broco- se pointer, à bout de souffle.

- Hey, mec, tu te rappelles si on a pris de quoi réparer un véhicule ?
- Regarde dans le matériel, mais ça dépend de quoi on a besoin. Si c’est juste de quelques bons outils, j’ai toujours ma caisse dans le quad. Mais les autres ne devraient pas tarder, ils sont en route depuis un moment, maintenant.
- Ha ? Mais Nono leur a filé les coordonnées ?
- Ouais, il a pu les joindre par radio, quand on est arrivé.
- Bon, on va les attendre, alors. On a trouvé une jeep, mais on sait pas trop pourquoi elle démarre pas.

Une heure plus tard, ils arrivaient, et ils ont commencé à s’installer. On a pris de quoi faire des petites réparations, et pendant que les autres s’occupaient du camp, on est parti en direction de la ferme où était le véhicule immobilisé. Après une demi-heure de marche, on a vu la bâtisse se profiler… Plus qu’une colline à franchir, et on y serait. Maakhan a fait le tour rapidement, pour arriver du côté de la jeep. On a continué à progresser lentement, avec prudence -une autre de mes qualités que mes proches ne supportaient pas-, quand, tout à coup, des coups de feu ont éclaté. Maakhan était tombé nez à nez avec un homme, un survivant. L’inconnu avait dû apercevoir quelque chose et s’était approché… Et en voyant notre ami, il avait levé son arme, dans l’intention de s’en servir. Maakhan l’avait devancé d'une seconde, lui envoyant une rafale en pleine poitrine. L’homme s’effondra contre la jeep.

Grouicco et Nono s’était jetés au sol pour pouvoir riposter, au cas où -il faut dire qu’ils étaient équipés d’AS50, tous les deux, et qu’ils savaient s’en servir-. Pour ma part, j’ai couru jusqu’au bosquet le plus proche et j’ai mis un genou à terre, épaulant mon bison. A moitié caché par un arbre, je pouvais observer… Et je vis distinctement deux hommes, debout près de la ferme. Ils commençaient à contourner la jeep pour encercler Maakhan et ne nous avaient sans doute pas repérés, nous. Je me préparais à l’assaut, essayant de visualiser comment m’en sortir en vie, quand l’un des deux saisit un petit objet accroché à sa ceinture. Je mis une seconde à comprendre, et il était presque trop tard lorsque j’ai hurlé à Nono.

- Il a une putain de grenade !!!

L’homme n’arrêta pas son geste, même s’il était certain qu’il m’avait entendu… Mais la suite alla trop vite. Je vis son bras monter et j’entendis le vacarme assourdissant du fusil sniper. Il reçu la balle, qui interrompit son élan, au niveau de la tempe et son corps s’effondra, mais la grenade s’envola pour atterrir à côté de la jeep. L’autre homme se retourna vers nous et commença à tirer. Les balles fusaient, et l’estomac révulsé par la frayeur, je réussi à trouver la force de riposter. L’homme tomba au sol en hurlant au moment où la grenade explosa, envoyant des morceaux du véhicule dans toutes les directions. Je vis un pneu monter à plus de quinze mètres de hauteur et passer au dessus de moi.

Nous étions tous saufs, malgré le choc que cette situation avait engendré. Nous étions vivants, et même si j’allais probablement vomir, je ne pouvais que me réjouir de ça. Je vis Maakhan sortir de la lisière des bois et je quitta mon abri provisoire pour aller dans sa direction. Mais du coin de l’œil, je vis une visière de casquette dépasser du mur de la ferme. J’avais, pour une fois, était imprudent… Et cette erreur allait me coûter la vie. Terrifié et sentant l’adrénaline se répandre à nouveau dans tout mon corps, j’essayais de me tourner pour tirer avant qu’il ne soit trop tard. Je n’allais pas y arriver, j’allais mourir ici. Le canon de l’arme s’orienta vers ma tête, je pouvais voir l’œil noir de l’AK47 braqué droit dans ma direction. J’entendis le coup de feu… derrière moi.

Grouicco, toujours au sol, avait repéré l’homme, et venait de me sauver la vie. La balle atteignit l’homme en pleine poitrine, le repoussant dans l’herbe, quelques mètres en arrière. Un miracle de plus pour m’éviter la mort. Mais nous n’avions pas le temps de nous reposer, d’autres pouvaient arriver, après cette fusillade. Depuis la contamination, les charognards étaient partout.

Après une fouille rapide des corps, nous avons pris le chemin du retour, conscient que l’excursion était un échec. Le véhicule avait été détruit, et nous revenions au campement épuisés, avec quelques munitions en moins. Il est possible que nous ayons commis une erreur en nous approchant. Aujourd’hui, nous avons tué quatre survivants, quatre personnes qui auraient peut-être pu faire partie de notre groupe, en d’autres circonstances.

Certains se consolent en se disant que dans une rencontre, c’est "eux ou nous", qu’ils nous auraient sûrement tués pour piller nos corps s’ils en avaient eu l’occasion. Mais au final, la vérité m’écrase de son poids immense… Nous ne le saurons jamais, et c’est accablé par la mort de ces inconnus que les autres me virent passer au milieu d’eux pour rejoindre ma tente.

Décidément, tout est question de survie, ici. Je ne souhaite cela à personne, de devoir faire un choix entre sa propre vie et celle d’un inconnu.

Grand merci pour cette ballade, l'ami. Voilà qui donne envie d'écrire pour le cinéma.

Et bin, de rien, l'ami. C'est cool si tu as apprécié (et comment ça, "écrire pour le cinéma" ? ^^).

Pour info sur le jeu, parce que j'ai bon espoir de vous faire venir dessus pour qu'on trip ensemble. Sachez qu'il est prévu de sortir un stand alone au mois de décembre. Ce serait vraiment cool si on pouvait s'y retrouver et rp comme des golmons dessus, entre nous. Enfin, on verra.

ps : J'avais oublié de préciser, dans mon premier post... La mort est évidemment permanente, dans ce mod. Si vous vous faîtes tuer, vous repasserez par le choix "Mâle / Femelle", et hop, nouveau perso qui recommence tout depuis le départ. Si on est en groupe, on peut évidemment tenter de sauver une partie de l'équipement, mais c'est pas toujours évident, et je trouve que ça ajoute carrément au jeu, ça implique qu'on a vraiment "peur" de crever. Perso, moi, je joue pas à Rambo... ^^