La Tanière aux Murmures
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 La mort d'Aladinea et de Danti

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Aladinea
Chevaucheur Nocturne
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Aladinea


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MessageSujet: La mort d'Aladinea et de Danti   La mort d'Aladinea et de Danti Icon_minitimeVen 29 Sep - 0:26

Ce texte a été écrit dans le contexte du jeu World of Warcraft, il ne concerne que ce jeu uniquement. Aladinea, dans un contexte "général" est bien vivante, possède tous ses pouvoirs, et n'a jamais entendu parler de Christain d'Antignac, allias Danti.

Demain plus rien ne nous séparera.
La mort d'Aladinea dem Linciel et Christain d'Antignac. Winterspring.

La nuit était tombée sur Winterspring. Une nuit glaciale. On entendait le vent passer dans les branches d'arbres, le ciel était sombre et les étoiles brillaient de mille feux, la Lune leur ayant laissé la grande voute pour dévoiler leur beauté.

Pas un bruit dehors, les animaux dormaient déjà, les rôdeurs aussi.

Aladinea et Christain, au chaud dans leur petite maison de Pluie d'Etoiles, s'endormaient, enlacés. Ils avaient décidé peu de temps auparavant de se couper du monde et de ses dangers. Aladinea ne pouvant plus user de sa si chère magie, elle se retrouvait impuissante face aux agressions possibles. Surtout depuis que le SI:7 était reparti en chasse. Une fois de plus, ils étaient gibier.

En permanence épuisée, elle passait ses journées au chaud, à lire, à dormir. Christain était sans cesse à ses côtés, essayant de la rassurer, de lui faire retrouver ce si joli sourire qu'elle avait perdu.
Mais ces derniers temps, son amour paraissait inquiet, tourmenté par des ombres que lui seul pouvait déceler. Il n'en disait rien, pour ne pas affoler la Magicienne.

Ses bras, si forts et si doux à la fois, lui faisaient oublier que jamais, elle n'aurait d'enfant. Que jamais, elle ne verrait la paix reigner dans les terres, et que sans doute jamais, elle ne reverrait ses amis. Elle avait écrit, pleine d'amertume, une lettre aux Pax, sans doute une lettre d'adieu. Elle ne savait pas encore.
Elle repensa alors à eux, aux merveilleux moments passés à leurs côtés, et elle se dit, que si elle s'en sortait, si tout ce cauchemard cessait, son mariage serait le plus beau et le plus grand de tous les mariages, que tout le monde rirait et danserait, et que les étoiles déverseraient leur poussière pour saluer leur amour. Ses amis... Ils étaient sa famille... Aldrid, Khorm, Kalenthorm, Razhâgal, Ythëw, Kalyss, Edelween. Et puis... Les Pax... La grande guilde de la paix, Meeleloo, Zargoareth, Sadric et Iaorana, Malheur....

Ses pensées furent coupées par un bruit, un bruit inhabituel. Quelqu'un frappait à la porte. Christain se leva immédiatement, et attrapa sa dague, posée juste à côté de lui. Il enfila son armure avec une rapidité étonnante, et se dirigea vers la porte. Avant d'ouvrir, il se tourna vers Aladinea, qui sétait levée et habillée à son tour. Elle pu voir un regard plein de colère et d'inquiètude mélées.

La dague cachée derrière le dos, il ouvrit lentement la porte. Un homme se trouvait là :

"Christain d'Antignac ? Dame dem Linciel ? Nous venons pour régler nos comptes."

L'homme était grand, brun, et assez massif. Ses petits yeux marrons étaient illuminés par le vice et l'envie visible de sang. Il était accompagné de deux autres hommes, plus petits et plus fins, qui avaient la même lueur dans les yeux. Quand Christain les vit, son visage exprima très clairement sa surprise, mais aussi, une très grande inquiétude. Aladinea, derrière lui, serrait les poings. Elle savait qu'elle ne pourrait rien faire, elle savait qu'elle ne pourrait user que de son baton pour se battre.

"Sortez je vous prie, nous serons mieux pour discuter."

En prononçant ces mots, l'homme inclina légèrement la tête et esquissa un sourire en coin, un sourire qui laisser présager aux deux amoureux que le combat ne serait pas à leur avantage.
Christain, sans une parole, sortit, après qu'Aladinea lui ait mis sa deuxième dague sous sa cape, dans un fourreau de son ceinturon. Elle attrapa son baton, ainsi que sa petite dague posée sur la table, et sortit à son tour.

La nuit était tombée sur Winterspring, plus rien ne bougeait. Une grande chouette blanche, partie en chasse de petits animaux. Elle survola une petite maison, à côté de Pluie d'Etoiles. La porte de la maison était ouverte, et cinq personnes se tenaient devant. La superbe chouette au plumage blanc comme un petit matin de blizzard continua sa route, ce n'est pas ici qu'elle trouverait de quoi se nourrir.


Les cinq personnes se regardaient dans les yeux, sans mot dire. Aladinea aux côtés de Danti, en face des trois hommes. Le plus grand devant et les deux autres un peu plus en retrait de chaque côtés.
Les cheveux auburns de la Magicienne flottaient dans le vent, elle était appuyée sur son baton, planté dans la neige. Elle avait peur, mais la colère qu'elle ressentait surplombait tout le reste. Elle n'avait jamais vu ces hommes, mais pourtant, elle les connaissait très bien. Ils étaient du SI:7. Ils les avaient retrouvé.
L'homme repris, d'un ton calme, mais décidé. :

"_ Vous n'auriez pas du essayer d'échapper au SI:7, vous nous avez sous-estimé.
_ Bande de laches, venir ainsi en pleine nuit. dit Christain, les poings serrés.
_ Vous savez que nous aimons la discrétion, nous ne voulions pas éveiller les soupçons des Gobelins, Cela aurait compromis les relations que nous entretenons avec eux. Et puis, nous avons appris l'état actuel de la Magicienne, nous sommes venu au plus vite.
_ Pleutres que vous êtes, vous vous attaquez à plus faibles que vous. Vous ne valez pas mieux que les Défias, vous fuirez comme des loups appeurés quand j'aurais planté mes dagues dans l'un d'entre vous.
_ Allons Christain, on ne parle pas comme ça à ses vieux amis. Aurais-tu déjà oublié ce que le SI:7 a fait pour toi ?" Il sourit.

A ces mots, Christain perdit son sang-froid et sauta sur l'homme, les dagues à la main. Ils tombèrent tous les deux, et commencèrent à se frapper, tandis que les deux autres essayaient d'attraper le Voleur.
La Magicienne pris son baton à deux mains et frappa un des deux dans le dos. Il tomba au sol, inconscient. L'autre attrapa Aladinea par derrière et lui mis une lame sous la gorge tandis que Christain se faisait maîtriser. L'homme qui tenait la Magicienne dit, d'une voix nasillarde et éssoufflée. :

"_ Du calme Danti, ou je tue ta belle.

Christain arrêta de bouger, laissant le bras droit de l'homme qu'il frappait libre.

_ Lache la !
_ Allons mon vieil ami, du calme. Regarde dans quel état elle a mis le numéro 12.
_ Lache la ou je....
_ Ou tu quoi ? Dit l'homme en serrant un peu plus la gorge de la Magicienne qui leva légèrement la tête.
_ Je vous tuerai tous, un par un...
_ Allons allons, tu seras mort avant de nous trouver tous. Nous sommes partout Christain, même là où tu ne t'y attends pas...."

A ce moment là, Aladinea réussit à attraper sa dague et la planta tout droit dans le haut de la cuisse de l'homme qui lacha son emprise et s'écroula au sol, la jambe en sang. Numéro 12, qui s'était relevé, sortit une épée tandis que Christain se débattait avec l'homme massif.
Aladinea passa sa main sur sa gorge, et regarda sa paume. Elle était pleine de sang. L'homme l'avait entaillé en tombant. A la vue de son propre sang, elle faillit défaillir. Elle ferma alors les yeux, et inspira profondément. Elle repensa au mariage, à ses amis, aux Pax, à la vie qu'elle avait avant et qu'elle aimait tant. Le vent parcourait ses cheveux, les étoiles brillaient de tout leur feu au dessus d'elle. Cette nuit serait la dernière, elle le savait. Mais elle n'avait plus peur à présent, son amour était là, et il la défendrait. Ils s'aimaient, et la mort ne changerait rien à ça.
Elle réouvrit les yeux et sauta sur numéro 12 qui essayait d'empaler Christain sur son épée. Elle l'assailla avec sa dague, le blessant par ci par là quand elle entendit, non pas un cri, mais une sorte de grand sursaut. Elle se retourna et vit Christain transpercé par une grande lame. L'homme qu'elle avait blessé à la jambe s'était relevé et l'avait attaqué par derrière. Il retira lentement l'épée du dos du Voleur, qui tomba à genoux. Il regarda Aladinea les yeux, pleins de larmes, tandis que les trois hommes riaient aux éclats.
Numéro 12 se mis à genoux devant Christain. :

"_ Et bien mon vieil ami, nous t'avions prévenu je crois.
_ Je....... vous .......
_ Tu essaies de dire quelque chose peut être ?
_ ....... tuerai. "

Numéro 12 écarquilla les yeux. Il ne semblait pas s'attendre à cette réponse.

A la vue de son amour blessé à mort, Aladinea sentit la haine monter en elle. Une haine qu'elle n'avait jamais ressenti. Ses mains commencèrent à s'enflammer et ses cheveux flotter de plus en plus haut dans le vent.

Aladinea.... mon amour.... non ..... ne fais pas ça.....

Mais il était trop tard. D'abord, les yeux de la Magicienne s'enflammèrent, suivi peu après de tout son corps. Elle était entièrement de flammes à présent. Les hommes ne riaient plus, ils reculaient de plus en plus.
Elle s'approcha de Christain. Son visage enflammé affichait une expression de douce tristesse mais aussi de sérénité. Elle pris son amour dans ses bras, les flammes l'enveloppant complètement. Ils se regardèrent dans les yeux.

"_ Plus rien ne peut nous arriver maintenant Christain, nous sommes ensemble. Pour toujours.
_ Je t'aime.
_ Je t'aime."

A ces mots, ils s'embrassèrent. Une immense onde de choc, sous forme de flamme, partit d'eux et dévasta tout sur son passage, les trois hommes ne faisant pas exeption. La vague brula tout, les arbres, la maison, tout. A la place, il ne restait plus qu'une grand cratère fumant, où des flammes dansaient encore.


La nuit était tombée sur Winterspring. Plus rien ne bougeait. D'Everlook, on avait vu une lueur au loin, sans doute une expérience de Gnome ratée.

Un cavalier sur les routes enneigées. Un superbe cheval en armure dominé par un superbe Paladin en armure. "Plus vite... " disait-il, "Plus vite...".
Pluie d'Etoiles, quel joli village. Il passa devant. Plus loin vers le nord, plus rien. Ou plutot si. Un grand cratère.
Aldrid s'arrêta. Il descendit de cheval, et avança lentement vers le trou.
"Trop tard... se dit il, je suis arrivé trop tard. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. Christain..... Aladinea... Ils ont fini par vous retrouver..... Et toi Magicienne, tu as libéré toute ta puissance...

Quelque chose brillait à terre. Il se pencha. De l'or. Deux anneaux fondus l'un dans l'autre. Aldrid les ramassa, enleva sa chaine et les passa dedans. Il remis la chaine autour de son cou et s'agenouilla en fermant les yeux.

Vous êtes réunis à présent, plus rien ne vous séparera.... Mes amis.... Jamais je ne vous oublierai.... Mes amis."

Il pleura un long moment sur la tombe de ses amis, puis, au bout d'un certain temps, se releva et monta à cheval. La neige recommençait à tomber. Le vent soufflait. Mais les flammes ne s'éteignaient pas, la terre fumait encore.
Le Paladin dit un prière, et repartit au grand galop, ses larmes voltigeant dans le vent.

Une grande chouette blanche volait sous les étoiles. En vol, elle laissa tomber une plume qui alla doucement se poser sur la terre brulée.

Le jour commençait à se lever.
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MessageSujet: Re: La mort d'Aladinea et de Danti   La mort d'Aladinea et de Danti Icon_minitimeVen 29 Sep - 10:18

Ce texte est un hommage aux deux héros de l'histoire racontée au dessus. Il conte l'aventure de Kalenthorm, chasseur Tauren sur le server Kirin Tor, Emissaire du Clan du Calme Braise. Il est bien entendu écrit à la suite du texte concernant la mort d'Aladinea et de Danti, puisque étant inspiré de celui-ci.

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Kalenthorm marchait. Il avait été pris d’une envie soudaine, d’un besoin irrépressible de réfléchir. Il avait alors pris ses affaires, juste un sac à dos, un peu de vivre. Il avait quitté Orgrimmar à la tombée de la nuit, ne se souciant pas des gardes qui veillaient, et des paroles d’Humrok, tentant de l’en dissuader. Il repensait de plus en plus à son défunt père, piégé par ces monstres. Cette bête qui se faisait appeler « Grand chef Winterfall ». un jour, il payera ses crimes. C’était une promesse muette qu’il s’était fait.
Il marchait depuis quelques heures. Il avait atteint les plaines d’Azshara, continuant son périple, en suivant la route. Nalathil ne l’avait pas suivi. Il avait besoin d’être seul. Et même la présence de son fidèle compagnon de route l’aurait dérangé dans sa réflexion.

Il faisait nuit à présent, une nuit étoilée, et la lune était haute dans le ciel. Le vent s’était levé depuis peu, et une légère brise balayait le sol, jouait dans les arbres. Il pensait, encore et toujours, ressassant l’histoire, ses idées de vengeance, sa colère. Il marchait, sans vraiment prendre garde à ce qui l’entourait.

Il entendit une branche craquée sur sa droite, et ce bruit le tira de ses réflexions. Un Naga, tenant une épée rouillée, se ruait sur lui. Par pur réflexe, il attrapa son arc, qu’il avait passé sur l’épaule, sortit une flèche de son carquois, l’encocha, et banda son arc. Il prit à peine le temps de viser, et il lâcha la corde. La flèche parcourut le peu de distance qui le séparait du Naga, et se planta à la base du cou. La créature stoppa net, les yeux écarquillés. Après un bref instant de flottement, elle s’effondra dans l’herbe, visiblement prise de convulsions. Kalenthorm affichait un léger sourire en coin, visiblement satisfait de son tir. De plus, cette intervention inopinée l’avait pour un court moment sorti de ses pensées. Peut-être n’était-ce pas si mal, après tout.

Mais il n’eut que peu le temps de se réjouir de cette nouvelle. Un mouvement attira son attention. Sur sa gauche, un bruit de reptation le fit se retourner. Un autre Naga, portant un trident, fondait dans sa direction. Il saisit une autre flèche, l’encocha, et banda à nouveau sa corde. Le Naga était une cible facile, avançant en ligne droite, directement vers lui.
C’est alors qu’une explosion, lointaine, retentit. Le ciel s’embrasa un bref instant, et il sentit son cœur se serrer. Cette lueur provenait de derrière les montagnes, de la région qu’il s’était promis d’affronter, le jour où il serait prêt. Cette terre de malheur, éternellement enneigée. Et subitement, il se mit à penser à Christain et Aladinea. Son amie ne lui avait-elle pas dit avoir une masure, dans cette région ? Elle et Christain n’étaient-ils pas en danger, aux dernières nouvelles ? La pensée se transforma en certitude, à l’instant même où le Naga, nullement dérangé par le bruit sourd qui avait ébranlé la terre, arrivait au contact. D’un coup de trident, il dévia la trajectoire de l’arc. Sous le coup, Kalenthorm lâcha la corde, et la flèche partit, effleurant l’épaule gauche de la créature, et ne lui infligeant que peu de mal. Il était déséquilibré, en mauvaise posture, mais, le pire de tout, il était moralement anéanti.

Encore par réflexe, il lâcha son arc, et dégaina ses épées. Il esquivait maladroitement les coups, les parant bien trop peu. Son esprit était ailleurs, bien plus au nord, à la recherche de ses amis. Une douleur affreuse le fit revenir à lui, et il riposta d’un violent mouvement circulaire. Le monstre, son trident planté dans le bras gauche de Kalenthorm, reçu le coup au dessus des épaules. Du sang gicla, éclaboussant la cotte de mailles du Tauren. La créature sans vie se tenait devant lui, sa tête tombant déjà sur le sol, avant de rouler sur quelques mètres. Le corps ainsi mutilé s’effondra.

Kalenthorm lâcha ses armes et ôta le trident du monstre de son bras douloureux. Il tourna à nouveau son regard vers le nord. Il pressentait qu’un malheur était arrivé à ses amis. Il pouvait ressentir la tristesse de cette nuit, si belle il y avait quelques heures de cela, et qui avait été envahie par des nuages d’un noir inquiétant. Il essaya, grâce à sa perle de vent, d’entrer en contact avec Christain, mais n’obtenu en réponse que le mugissement de la tempête qui se préparait. Il tomba à genou, frissonnant. Il ne savait que penser de tout ceci, mais savait qu’il devait se hâter. Néanmoins, il ne pouvait s’empêcher de penser à Christain, à cet instant où il avait rejoint le Clan du Calme Braise. Khorm et Kalenthorm lui avait remis le tabard du Clan, faisant de lui bien plus qu’un ami, un véritable frère. Et Aladinea était l’amie du Clan la plus ancienne. Il se refusait de penser que ceux-ci avaient disparus, malgré ce que lui indiquait son instinct. Et cette vilaine blessure qui le faisait grimacer n’allait rien faire pour l’aider à aller se rendre compte par lui-même.

Il n’avait néanmoins pas le temps de s’apitoyer sur son propre sort, il lui fallait savoir au plus vite. Il lui fallait partir, et aller voir de ses propres yeux. Il n’avait que peu d’indications sur l’emplacement de la demeure de la magicienne, mais, grâce à son flair, il trouverait. Il se releva lentement, ramassa ses quelques affaires, et repartit par la route, en pressant le pas. Il ruminait de noires pensées sur les événements qui s’étaient vraisemblablement déroulés.

Il marchait, et la pluie commença à tomber, comme le signe d’un funeste message. Il allait à la rencontre de la vérité, et celle-ci lui faisait peur. Il craignait d’avoir perdu pour toujours ces êtres si chers à son cœur, si chers à son Clan. Et avec les premières gouttes vinrent les premières larmes, car il sentait que tout ceci était bien réel. Il connaissait la cruauté de ce monde. Il connaissait la dure réalité de la vie. De plus, il savait ce qu’était la souffrance de perdre un membre de sa famille, car Aladinea et Christain n’était rien de moins que cela. Un frère et une sœur. Des êtres aimés plus que sa propre vie.

La pluie tombait averse, à présent, mais il continua son voyage vers le nord, vers une tristesse infinie, et une rancœur insupportable. Et, tout en conservant un silence de mort, la nuit l’enveloppa de son linceul opaque.


Dernière édition par Nozgaroth le Dim 2 Aoû - 0:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La mort d'Aladinea et de Danti   La mort d'Aladinea et de Danti Icon_minitimeVen 29 Sep - 10:18

Kalenthorm marchait depuis deux jours. Il ne savait pas vraiment où il allait, ni ce qu’il cherchait, mais il avait besoin de réfléchir. Les événements de ces derniers jours le minaient, à commencer par la disparition de Christain et d’Aladinea. Il ne savait que faire, ni quoi penser. Il avait finalement marché jusqu’au lieu où s’étaient tenus ses amis, avant de mourir. Il avait vu le cratère créé par la puissance destructrice que la magicienne avait libérée. Il avait pu voir les cendres, il avait senti la ruine, la désolation, la mort qui planait sur ces lieux. Il inspectait les alentours du cratère, ne pouvant se résoudre à croire en la perte de ces personnes si chères à son cœur, ce couple fauché trop tôt, ces deux Humains qui s’étaient éteints, se protégeant par la force de leur amour.

A un moment, il avait repéré quelque chose. Un bout d’étoffe, qu’il reconnut aussitôt. Et à ce moment précis, tout espoir lui sembla vain. Il se tenait, debout, devant le tissu, qui gisait au sol, les larmes ruisselant déjà le long de ses joues, et troublant sa vision. Il n’était pas difficile, sachant tout de leur fuite et de leur retraite en ces lieux, de pouvoir reconstituer les faits. Il était là, dans l’air froid, sur ce sol enneigé, à proximité du trou béant. La neige avait à peine recouvert l’entaille faite dans la terre. Il était là, repensant à ses amis, à tout ce qui n’était plus, et il pleurait, tremblant. Ses forces l’abandonnèrent, en même temps que le dernier espoir qui brillait jusque là d’une faible lueur, depuis qu’il avait entendu l’explosion et vu le ciel s’embraser, depuis les terres d’Azshara. Il tomba à genoux, devant le morceau d’étoffe et le prit dans ses doigts. Il en caressait la texture, en sentait la finesse. Le tissu était rouge et l’on pouvait voir une partie d’un dessin dessus. Il le regarda à nouveau, et une tristesse qu’il n’avait ressentie que pour la mort de son propre père l’envahie. Dans le même temps, une rage le submergea, et il hurla, dans le vent de ce froid début de soirée. Le soleil allait passer derrière les montagnes, et ses derniers rayons réchauffaient à grand peine une terre gelée depuis trop longtemps.

Lorsque sa voix se brisa, il regarda à nouveau la chose qu’il tenait entre ses doigts fébriles. Ce n’était rien d’autre qu’un morceau du tabard de son ami, de son frère, Christain. A présent, plus aucun espoir ne pouvait contenir le sentiment qui le prenait déjà. Il regarda alentours, et ne vit rien d’autre que les résultats de la colère de la magicienne. Dans son dernier souffle, elle avait visiblement emporté les responsables de leur malheur, en libérant toute sa puissance. Mais ils n’avaient pas survécus non plus à cela, eux qui étaient ses compagnons.

Il plia le morceau d’étoffe, avec un respect presque religieux, et le mit dans son sac, avec douceur. Il se remit debout, essuyant les larmes qui coulaient encore sur ses joues, et se retourna, prêt à repartir en direction d’Orgrimmar. Il vit, à une certaine distance de là, une troupe arriver vers lui. Ils étaient cinq, voir six. Ils venaient à bonne allure, chevauchant leurs montures, des chevaux. Il devait partir au plus vite, s’il ne voulait pas être pris à parti. Il se tourna donc vers l’ouest, et entama son périple en forçant l’allure. Il marcha ainsi pendant plusieurs heures, se retournant quelques fois, mais la nuit était tombée, et aucune lune n’éclairait le ciel ce soir là. Il faisait de plus en plus froid, mais il ne ressentait pas la morsure de cet air glacial.

Brusquement, il s’arrêta, ayant failli chuter dans un ravin dont il apercevait à peine le fond. Il devait contourner celui-ci, au risque d’y laisser la vie, ce dont il n’avait nulle envie. A l’instant où il faisait cette simple constatation, il entendit un bruit derrière lui, assez proche, qui le fit se retourner instantanément. A moins de dix mètres de lui, six hommes, chaudement emmitouflés, le toisaient avec attention. Il reconnut immédiatement l’insigne du SI : 7 que l’un deux arborait avec une fierté non feinte. Sûrement une jeune recrue. Lorsque celui qui était visiblement leur chef posa son regard sur le tabard, il écarquilla les yeux, et bredouilla quelques mots.

C’est… Il appartient au Clan du Calme Braise !

Se tournant à demi vers les hommes situés à sa gauche, il dit d’un ton confiant.

Tuez-le ! Immédiatement !

Les hommes hésitèrent une seconde, et ce fut là une seconde de trop. Kalenthorm, avec une dextérité acquise par tant d’entraînement, saisit son arc. Avec une rapidité déconcertante, il décocha sa première flèche, atteignant un adversaire à la gorge. Tous les hommes regardèrent le trait qui dépassait, juste sous la tête du blessé. Celui-ci glissa de sa selle et s’effondra lourdement au sol. Le chef fut le premier à réagir. Il dégaina son épée, mais fut intercepté dans son mouvement par la deuxième flèche de Kalenthorm, qui l’atteignit à l’épaule. Il chuta également de cheval et resta là, allongé dans la neige, se tenant le bras. Les autres hommes réagirent enfin. Ils sautèrent de cheval, tout en dégainant, et fondirent sur le grand Tauren. Avant qu’ils ne l’atteignent, celui-ci avait logé une autre flèche dans le front du jeune qui semblait si fier de porter le signe distinctif de ceux qui avaient tués ses amis. Et enfin, les trois hommes valides qui restaient arrivèrent au contact.

Kalenthorm lâcha son arc, et dégaina ses épées. Il esquivait les coups avec adresse, les parant rapidement, et tentant de riposter. Mais la bataille était par trop inégale. A plusieurs reprises, il ressentit la douleur d’une dague se plantant dans ses cuisses, ses bras, son torse. Mais il en fallait plus pour l’arrêter. Et puis, la colère et la tristesse était de véritables alliés dans cette bataille. Il canalisait ses sentiments pour frapper avec plus de rage. Néanmoins, sa force diminuait. Un homme, le voyant sûrement à sa merci, se jeta sur lui, et tenta de lui planter sa dague dans le cou. Profitant de cela, d’une ruade, Kalenthorm envoya ce dernier au sol. Se retrouvant sur le dos, il ne put esquiver le coup qui suivit. La lame entra en lui avec un bruit sec. Avec l’autre épée, le Tauren lui porta un coup puissant qui lui trancha la tête. Des flots de sang se répandaient sur la neige, rougissant celle-ci en quelques secondes.

Les deux autres firent un pas dans sa direction. Celui de droite leva son épée, et tenta de le frapper au visage. Kalenthorm, d’un geste rapide, para le coup et enfonça la rapière qu’il tenait en main gauche, celle que lui avait fabriquée la dame Nadeya, dans la gorge de l’agresseur et celui-ci s’affaissa. Le dernier homme se tenait là, immobile, visiblement choqué de la tournure des événements. Il semblait avoir perdu toute contenance.
Kalenthorm était gravement blessé, et il sentait son sang couler le long de ses jambes, se répandre sous ses sabots. Sa vision était quelque peu troublée, mais il n’avait pas été abattu. Il avait combattu fièrement, pour sa survie. L’homme devant lui semblait apeuré, et il n’allait pas le tuer. Il le laisserait partir, si celui-ci ne commettait pas l’imprudence de l’attaquer. Il adressa un regard qui ne se voulait pas menaçant à l’homme. Son expression reflétait plus la tristesse que la rage, à cet instant. Il planta son regard dans le sien, et prononça quelques mots.

Pars, Humain ! Pars, je n’ai aucune raison de te tuer ! Pars et ne parait jamais plus devant moi !

Le membre du SI : 7 ne sembla pas comprendre, et fixait quelque chose, au niveau de l’épaule droite du Tauren. Un sourire se figea sur son visage, et Kalenthorm comprit. Il voulut faire volte-face, mais il était déjà trop tard. Il sentit une douleur à la limite du supportable. Il s’effondra dans la neige, à quelques mètres du gouffre. Il arracha la chose plantée dans son dos, et l’observa. Il reconnut immédiatement l’épée ouvragée qu’avait dégainé le chef de la bande. Du sang s’échappait de sa bouche. Il en sentait le goût. Il tourna la tête, et aperçut le chef qui se remettait debout. Il était blessé lui aussi, mais avait réussi à l’atteindre.

Kalenthorm se redressa, et fit face aux deux hommes. Ils sortirent de petits objets, mais sa vision était trop trouble pour comprendre de quoi il s’agissait. Il le sut lorsqu’ils en lancèrent dans sa direction. Des dagues de lancé. L’une d’elle se planta dans sa cuisse gauche. Il hurla. D’un mouvement de colère, il l’arracha et se rua sur ses assaillants. Ils eurent le temps de relancer d’autres dagues, et les deux l’atteignirent en pleine poitrine. Lorsqu’il arriva au contact, ils n’eurent aucun mal à esquiver ses attaques maladroites, et ils passèrent dans son dos. Des larmes de rage coulaient sur ses joues et sa vision se troubla plus encore. Il réussit difficilement à faire demi-tour, et il reçut une nouvelle volée de dagues. Il s’affaissa alors.

Il mit un genou à terre, dans la neige qui rougissait de son sang. Il avait fini par courber le dos, et il fixait le sol, les bras écartés, face aux Humains et au vide, comme pour attendre le point final à cette histoire et le recevoir avec le plus de dignité possible. Il attendait, et il pensait. Il repensait à ses amis qu’il allait peut-être retrouver, si la Terre-mère le lui permettait. Christain et Aladinea. Il se dit qu’il les reverrait sûrement bientôt.
Et les Humains le regardaient avec un sourire aux lèvres, comme si la situation les amusait. Le chef le toisait avec mépris. Il cracha au loin, avant de dire.

Toi, Tauren. Regarde-moi. Regarde celui qui t’a vaincu. Regarde celui qui va t’achever.

Kalenthorm regardait obstinément le sol. Il n’avait même plus la force de lever la tête. Ses bras retombèrent un peu, mais il se refusait à les baisser totalement. Sa mort serait digne. Aussi digne que sa vie l’avait été.

Je te parle, Tauren. Regarde-moi. Je sais qui tu es. Tu es Kalenthorm Rumblethunder, l’émissaire de ce Clan ridicule. Votre quête de la Paix est vaine. Il n’y aura de Paix que sans la Horde. Et tous les pacifistes comme toi subiront ton sort. Que crois-tu ? Penses-tu que nous ne vous connaissons pas ? Imagines-tu que nous ne savons rien des agissements de cette Meeleloo, de ce Tauren appelé Ventdeplaine, de cet Orc nommé Zammalthor et de sa femme, Vanya ? Et que dire de ton cousin, Khorm, le Tauren noir ? Et j’ai entendu parler d’autres personnes encore. Des gens d’autres guildes, courant comme vous derrière la même chimère.

Au nom de ses amis, Kalenthorm réussit néanmoins à relever la tête, et fixait un regard plein de haine sur l’Humain. Ceci eut visiblement pour effet de ravir ce dernier. Il avait touché la corde sensible, et il s’en félicitait. Il continua.

Veux-tu que j’en cite d’autres ? Bien… Rahnok, Darzag, Gardock, Raist, Edelween, Corneauvent, Cornesnoires, Gardhran... Et puis, il me semble qu’il y en a au moins une autre que j’oublie. Parce qu’ils mourront tous, un jour ou l’autre. Ils seront punis pour leurs crimes. Ils mourront tous, comme d’Antignac et cette magicienne, comme toi.

En entendant le nom de Christain, Kalenthorm serra les poings, et son regard se durci encore. Bien que ne voyant plus vraiment ce qui l’entourait, il tenta de focaliser son attention sur cet homme qui lui parlait, qui lui dévoilait toute sa cruauté et son mépris de la vie. Mais celui-ci, après quelques secondes de réflexion, reprit.

Ha oui, je me souviens maintenant. Une autre personne payera le prix de ses exactions. Une Humaine, tout comme cette Dem Linciel. Tu la connais je crois. Elle se nomme Nadeya.

Tout en prononçant le nom de la paladine, il cracha à nouveau au sol. Kalenthorm entra dans une rage folle, incontrôlable. Il tremblait de tout son être, à la pensée de son aimée, menacée par cet homme. Les deux affichaient un sourire satisfait, et dégainaient à nouveau leurs armes, avec l’intention évidente d’en finir. Il firent un pas dans sa direction, mais s’arrêtèrent en entendant Kalenthorm parler, et seul le chef sembla comprendre ses mots.

Non… Je… Je ne vous laisserais pas… Menacer mes amis. Je ne vous laisserais pas… Toucher à l’un d’entre… Eux…

Il contracta tous ses muscles. Il ne pensait plus. Il ne voyait qu’une solution à cette situation. Et si cela devait se finir comme cela, qu’il en soit ainsi, mais il ne permettrait pas que soient mises à exécution les menaces de l’homme. Il était prêt, et un léger sourire se dessina sur son visage fatigué. Son sang continuait à couler entre ses jambes, mais il ne sentait plus la douleur de toutes ces blessures. Il cracha du sang, et fixa à nouveau l’homme, qui semblait perdre son assurance, mais affichait toujours ce sourire hautain.

Et personne ne touchera à… Un cheveux de ma Dame… PERSONNE !!!

Sur ces mots, il s’élança. Les deux hommes eurent un hoquet de surprise, mais ne purent réagir à temps. Kalenthorm, écartant les bras, passa entre eux, les attrapant au passage. Sans plus réfléchir, il se jeta dans le vide, entraînant les deux assassins à sa suite, et hurla.

Pour ma Dame !!!

Ils tombèrent, heurtant les rochers. Sentant à nouveau la douleur, les chocs violents contre la paroi, Kalenthorm se remit à penser à Nadeya, à son visage angélique, sa beauté, sa gentillesse, son amour de la vie. C’était cette image qu’il voulait emporter dans la tombe. La chute lui paraissait interminable, et il avait le temps de penser. Il revit les visages de ceux qu’il avait appris à aimer, de ceux qui lui manqueraient tant, une fois cette histoire terminée. Mais par dessus tout, il revit Nadeya.

Mentalement, il lui souhaita une vie heureuse. Il voulait qu’elle ait une chance de contempler un monde en paix. Qu’elle puisse vivre et jouir des bonheurs d’une paix totale. Il savait que ce rêve pourrait un jour se réaliser. Il avait confiance en Nadeya. Et tout le temps de cette interminable course, une pensée, un sentiment...

Je vous aime, Nadeya !!!

Le choc fut brutal. La neige amortie quelque peu sa chute, mais il sentit ses os se briser. Il ressentit une douleur aiguë, puis, plus rien. Il se dit que se devait être cela, la mort. La fin de toutes ces souffrances inutiles. Il put voir, non loin de lui, les deux hommes. Le chef s’était fracassé le crâne contre un rocher. L’autre semblait désarticulé, mort également. Au moins, ceux-là ne pourraient plus rien contre ses amis, sa famille. Il sentit tout sentiment le quitter, et un froid intense s’insinuer en lui. Sa vision se troublait de nouveau, et il sut qu’il allait perdre connaissance. Il murmura...

Puisse votre vie être heureuse, ma Dame. Puissiez-vous amener la Paix en Azeroth, pour toujours. Puisse mon amour vous aider dans cette tâche.

Il entendit un bruit, prés de lui. Des pas dans la neige. Mais il n’avait plus la force de tenter quoi que ce soit. Il était brisé, et il serait mort dans quelques secondes. Et juste avant de sombrer dans le néant, il distingua un loup qui se précipitait vers lui. Il crut reconnaître son odeur. Il connaissait cet être, il en était sûr. Cœur De Vent. C’était lui, mais pourquoi et comment était-il là ? Il ne put pousser plus loin sa réflexion, et il ferma les yeux, pour ce qui lui semblait être la dernière fois. Dans peu de temps viendrait la libération…


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MessageSujet: Re: La mort d'Aladinea et de Danti   La mort d'Aladinea et de Danti Icon_minitimeVen 29 Sep - 10:22

La suite a, quant à elle, été écrite par Coeur de Vent, alias Danti. Je vous laisse découvrir.

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Tout comme Kalenthorm, Coeur de Vent avait suivi son coeur jusqu'à cet endroit enneigé ou il pouvait encore flairer l'odeur de l'humaine. Il l'avait peu connu, il est vrai, mais ses carresses, son aura, semblaient calmer le feu qui le rongeait depuis peu, semblaient dompter le loup en lui.
Et il avait assisté de loin au combat, haletant dans sa course pour venir en aide à celui qui avait dès le début donné tout pour comprendre et savoir.
Mais malgré les foulées, malgré la hâte, il était arrivé trop tard.
Kalenthorm était là, devant lui, affessé. Réduit à ce que personne n'aurait pu imaginer de ce seigneur de guerre. Sa douleur était presque palpable, Coeur de Vent se coucha près de lui, appuyant son museau sur sa main comme pour lui faire comprendre qui il était.
L'odeur du sang était forte, et les images que laissaient les corps inhertes dans la rétine du loup le faisaient frissonner.
La mort avait frappé encore une fois. La mort étaient autour d'eux, aux aguets. Il la sentait prête à se saisir du Tauren, gisant à terre.
Rien n'avait pu contraindre Coeur de Vent à reprendre sa forme initiale depuis plusieurs semaines. Rien. Le loup luttait pour faire sa place dans le monde des hommes, le Tauren ne résistait que par spasmes, et de moins en moins.
Mais le sang que les plaies de Kalenthorm versaient repoussa le fauve. Doucement, le loup cedait la place au Tauren, les griffes se retractaient, le pelage changeait d'aspect.
Nu devant celui qui sentait sa propre vie le quitter, Coeur de Vent se dressa et lui adressa un sourire.
Coeur de Vent avait rêvé, il y a longtemps. Il avait vu le feu. Il avait vu la mort. Il avait entendu les cris et senti l'odeur de la chair brulée. A présent il comprenait. Ses rêves se rejoignaient tous en cet endroit. A quelques pas de ce cratère ou un membre humain de son clan et la femme qu' il aimait avaient perdu la vie, dans les bras l'un de l'autre.
D'une manière ou d'une autre, le jeune chaman était lié à tous ces évenements, et la fin de leur vie n'était pas vide de significations. Le feu avait brulé et la main qui se tendait dans son rêve etait celle de son ami. C'était celle de Kalenthorm. Et c'est ce qui inconsciement l'avait attiré vers cet être.
Sa vie n'était que pour lui, à présent il le savait.
Avec précaution, il commencait deja à reunir le peu de feuillages qu'il pouvait autour du mourrant. Il l'allongea sur le dos et hôta ses vêtements. Disposant neuf petits tas de bois qui formaient a présent un étrange dessin, Coeur de Vent chantait à voix basse...
De temps à autres, il jettait un regard à son frère Tauren. Il sentait que celui ci entrait peu à peu dans l'inconscience, ses paupières luttant contre le lourd fardeau de la douleur.
" Ne dors pas encore mon ami, pas encore. Regarde le ciel, il ne fait pas nuit, pas pour toi "

[...]

Le soleil s'était levé depuis quelques heures, et rien dans le calme de la nuit n'avait pu sortir Kalenthorm du sommeil profond dans lequel il avait plongé quelques heures auparavant.
Coeur de Vent avait chanté et prié toute la nuit, accompagné par la rosée matinale qui déposait sur le pelage du chasseur un milliers de petites perles.
* Tu Yakee itohaï ke Abo, Kalenthorm, tu Yakee ithohaï *
Bientôt il devra prier bien plus fort, il le savait, il le sentait. Il devrait peut-être même faire appel au vent.

[...]

Vingt heures de plus ont passé. Vingt heures de transe, intense. Coeur de Vent est extenué, presqu' à peine conscient des gestes qu'il entreprend. La sueur coule de son pelage à nu malgré le froid qui règne sur Winterspring.
La nuit est repartie, puis revenue et semble s'être installée autour des deux Taurens, comme en confiance à leurs côtés. Le vent souffle et apaise les maux de cette nature autrefois si bien portante.
Aucune prière n'a pu aider Kalenthorm, aucun dieu n'a entendu les appels du chaman. Aucun soin n'a eu d'effet sur ce corps meurtri. Coeur de Vent ressent le danger, il sent que les battements de coeur de son ami se sont espacés de plus en plus au court des heures, pendant que lui chantait, le visage face au vent, son appel à la nature.
Il sait que sa vie cherche une issue, essaie de s'enfuir. Il sent cependant qu' il ne pourra la retenir. La chute a causé une multitude de fractures dans ce corps, brisant les os, coupant la peau, faisant ceder les terminaisons nerveuses.
Coeur repense aux anciens, aux herbes, il repense au Vaudoo. Ces cultes qu'il n'a jamais voulu servir, ces dieux à qui il n'a jamais voulu offrir son amour. Ces rites ou , dit on, un être vivant pouvait se détacher de son corps. N'être plus qu'un esprit. Il repense, aux vents ...
Les vents ... Le Vent ...
Pardonne moi mon frère, je n'ai plus la force de te porter ... pardonne cette souffrance que tu vas devoir endurer, Kalen ... elle ne sera pas la dernière ... pardonne moi ...
Rassemblant ses forces, Coeur prend délicatement les mains de son ami dans les siennes. Kalenthorm git à terre, dos au sol.
Le cortège funeste se met en route, le jeune chaman déplacant son ami en le trainant comme il peut, comme ses forces le lui permettent. Il entâme la longue montée, le long chemin qui les séparent de la montagne la plus haute de Winterspring.
Ne me juge pas ... je t'en supplie ... je dois t'emmener là haut ... je dois ...
Le corps inerte se heurte aux ronces et aux branchages les plus bas. A chaque effort que fait Coeur de Vent pour trainer ce poids, il entend la chair craquer sous les morsures de la roche. Il voit le sang, il ressent cette douleur au plus profond de lui.
C'est bientôt fini ... tout est bientôt fini
Le jeune membre du Clan repense à sa rencontre avec les autres. Il repense à Poussière, cette jeune chasseuse qui parle avec les animaux. Gardock, le Voyageur, qu'il a à peine connu mais dont il envie les connaissances. Il repense aux réprouvés, souvent incompris de lui. Il regrette.
Puis ses pensées vont vers Khorm. Khorm l'emblematique, Khorm le charismatique. Et enfin Kalenthorm, leur rencontre à Ratchet, la peur qu'il a ressenti quand Nalathil, sa panthère, lui a mordillé les doigts. Kalenthorm lui même n'avait jamais vu l'animal faire ca. Ce n'était pas douloureux, c'était sa façon à elle de lui montrer son affection. A chaque rencontre, elle renouvelait ses petites morsures et Coeur de Vent lui tendait sa main, souriant.
Il se souvient des soirées passées au pieds de l'arbre à vent, à compter ses rêves au Clan, à leur faire part de ses doutes, de ses joies.
Il se souvient des deux cousins , Kalenthorm et Khorm, leur complicité visible, leurs rires. Il comprend sa propre place au sein du Clan, il imagine celle de Kalenthorm.
Nous sommes arrivés, Kalen ... nous voici tout en haut ... N'ouvres pas encore tes yeux mon frère, pas encore ... Coeur sait bien qu'il en serait incapable, mais il sent que son ami l'entend, le ressent.
Il dispose le chasseur blessé au bord du vide, écarte délicatement ses bras sur le sol, comme s'il l'offrait au ciel, comme s'il préparait la mort à se saisir de lui.
Coeur de Vent est à bout de souffle, haletant. cette escalade a duré preque une heure et rien, pas même la lune, n'était la pour assurer ses pas. Il s'assied près de l'émissaire du Clan du Calme Braise. L'émissaire ... il repense à la facilité de parler qu'avait ce Tauren, cette faculté d'attirer à lui les sourires des plus hostiles et réconforter les coeurs pleurant.
Coeur de Vent sourit. Il sait que le vent est là, maintenant. Le pic sur lequel ils se sont arretés les offre littérallement à la brise.
Coeur se dresse, fermant à demi les paupières pour ne pas être aveuglé par cet air si fort et si frais qui souffle sur son visage. Il avance vers Kalenthorm, ses deux pieds formant un pont au dessus de la poitrine du mourrant.
Il dispose quatre petits totems de bois autour d'eux. Il les regarde un instant. Puis il ferme les yeux, il écarte ses bras fait face au vent, la poitrine nue venant rompre le souffle agressif de la nuit.
Je suis Coeur de vent ! Je suis Coeur de Vent !
Sur ces mots les totems qu'il a planté au sol commencent à s'agiter.
JE SUIS COEUR DE VENT ! ENTENDS MOI !
En une fraction de seconde, les totems se sont décrochés de la terre, et semblent flotter à quelques pas de son visage, au dessus de Kalenthorm. Ils s'agitent et entament une dance étrange, au gré des rafales que le ciel semble lancer contre le chaman.
JE SUIS COEUR DE VENT ! FILS DU VENT ! VIENS A MOI ! JE NE TE CRAINS PAS !
Winterspring tout entier semble s'offir à cette tornade. Les feuilles en bas volent, les branches se cassent, les animaux se terrent.
APPRENDS MOI ! AIDE MOI !
Au moment la bouche de Coeur de Vent se referme sur cette phrase, un éclair éblouissant vient frapper le corps dressé du Tauren et le jette à terre sans même un cri. Les totems s'affaissent au sol, coupés dans leur dance folle.
...

Le ciel s'est éclairci. La pluie qui a un instant accompagné la chutte du Tauren vient de s'arreter. Elle forme à présent autour des deux corps un marre où leurs pelages trempent.
Un bruit, un souffle. Des claquettis, des pas dans le sol humide. Un grognement.
Un loup se tient assis, contemplant la roche ou gisent les deux Taurens. Un loup étrange. Un esprit de loup. Il s'approche de la dépouille inherte de Coeur de Vent, puis, détournant de lui son attention, dresse l'oreille vers ce coeur qu'il entend battre.
Il s'approche de Kalenthorm.
Les deux pattes posées sur la poitrine du chasseur, il l'observe... Il guette...
Au moment même ou ce dernier ouvre enfin les yeux, l'animal fond sur lui, plongeant son museau vers sa bouche entrouverte.
Un cri terrifiant ... qui bientôt se transforme en un râle ... presque animal.
...
L'on raconte que lorsque Gardock retrouva Kalenthorm au sommet de cette montagne, il était là , assis nu près de son frère mort, tenant les mains de Coeur de Vent entre les siennes. Ses cris fendaient la nuit et entrainaient avec eux le chant des loups blancs de Winterspring.
Il le ramena aux siens, à ses frères.
En guise de bienvenue, Nalathil lui mordilla le bout des doigts, et Kalenthorm lui offrit son sourire.
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Istrid
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MessageSujet: Re: La mort d'Aladinea et de Danti   La mort d'Aladinea et de Danti Icon_minitimeSam 30 Sep - 20:39

Dans les tavernes crasseuses d'Orgrimmar, on voit souvent passer un vieil Orque en haillons, dandinant doucement au rythme de ses rhumatismes, au tabard bleu mais dont l'insigne n'est plus identifiable, et qui porte une vieille lanterne allumée dans la main gauche.
Il vient là, s'immobilise sur le seuil, encombrant l'encadrement de sa massive stature comme s'il ne se rendait pas compte qu'il gênait le passage, regarde tout le monde d'un oeil usé et las, puis esquisse un sourire et laisse échapper un profond soupir avant de s'en aller plus loin se mettre en travers des circulations hystériques de la cité.
Sans doute un guerrier des anciennes armées de la Horde. Un vieux fou qui en a trop vu et a à demi perdu la raison.
Mais certains disent qu'ils le connaissent, quoique non pas personnellement. Il s'en irait tous les ans, plusieurs jours durant, vers la saison la plus froide, dans les contrées enneigées du nord, avec sa lanterne toute cabossée. Et il se livrerait là à un curieux pélerinage. Drazkhrëk serait son nom. Le Calme Braise son clan ancestral.
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