La Tanière aux Murmures
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 [Background] Lyngail Lun-Tanla

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Nozgaroth
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Nozgaroth


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MessageSujet: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:31

Afin que vous puissiez le lire, je couche ici le Background de Lyngail.

Lyngail est une Elfe de la nuit, dans l'univers de World of Warcraft, qui évolue sur le serveur JDR / JCJ du Conseil des Ombres. Je la joue depuis maintenant plus d'un an, et voici son histoire, en plusieurs chapitres.

Pour information, sachez que ces chapitres sont à lire sans le souci de repères temporels, puisqu'ils ne sont pas forcément placés dans un ordre chronologique (précision faîte afin de ne pas choquer le lecteur).

Certains personnages de ce récit existent bel et bien, et sont ou ont été joués. C'est le cas de Pako, d'Eläonyl et de Jarilo (à moindre échelle, puisqu'il s'agit d'un autre de mes persos, toujours niveau 1, et créé uniquement pour le RP). Le reste des personnages sont fictifs et n'existent même pas dans le jeu.

Bonne lecture.


-------------------------------------------------------------------

Le soleil vient à peine de se lever, et un Elfe marche dans Darnassus. Il est grand et porte une tunique marron claire. Il semble avoir arpenté bien des terres, et affiche une expression d’intense fatigue. Il porte une longue épée au pommeau d’argent sculpté au côté. Il aperçoit l’aubergiste et s’approche d’elle.
Salutations. Je me nomme Jinkyl, et je suis à la recherche d’une Elfe. Vous l’avez sûrement rencontrée. Elle est de votre taille, et a des cheveux longs, de couleur sombre. Elle a une vingtaine d'années. Son nom est Lyngail Lun-Tanla.
L’aubergiste semble réfléchir un long moment, les yeux tournés vers le ciel, puis regarde à nouveau l’Elfe devant elle.
Et bien… Vous savez, je vois beaucoup de monde, par ici… Et j’avoue que je ne me rappelle pas d’elle. Peut-être pourriez-vous-m’en dire plus.
Devant cette proposition inattendue, il lui conseille de s’installer, sur les marches de l’auberge. Après s’être confortablement assis, il reprend la parole.
Elle est la fille de cette famille assassinée, il y a quelques années de cela. Vous vous en souvenez sûrement. Une histoire sordide, en vérité. Ils vivaient au sud de Teldrassil, dans une petite hutte. Son père, un dénommé Yint, était un artisan réputé. Il faisait des poteries incroyables, si ce que l’on m’en a dit est vrai. Or, un jour, ils ont été retrouvés, agonisants dans leur propre sang, profondément meurtris. Nous avons eu connaissance de l’histoire par le fils de la famille, Jarilo, qui avait vu toute la scène par une fenêtre de la demeure. Des Elfes étaient venus, réclamant visiblement de l’or. Le père refusait, hurlant que cela suffisait, que cette escroquerie n’avait que trop durée. Les intrus commencèrent à casser toutes les créations du père, et il réagit promptement. Il sortit une dague de sous sa toge et poignarda le plus proche de lui. Celui-ci s’effondra, alors que le père, vif et agile, tranchait déjà la gorge d’un second, qui s’écroula tout autant. Mais c’est alors que le chef, visiblement aguerri, l’empoigna et l’embrocha, à l’aide de son épée. Yint s’effondra, et sa femme, qui portait le nom de Koan, hurlante, se jeta à genou prés de lui. Le chef, jetant sur elle un unique regard, enfonça sa lame dans ce corps frêle.
Sur ces mots, Jinkyl reprend son souffle, et esquisse un sourire triste devant l’expression horrifiée de l’aubergiste. Après quelques secondes, il continue son récit.
Le fils était en état de choc lorsqu’il fut trouvé. Il raconta tout ceci, dans un flot de paroles ininterrompu, visiblement en proie à une terreur sans nom, ce que l’on peut comprendre. Lyngail, la fille, n’apprit la nouvelle que quelques heures plus tard, lorsqu’on la retrouva. Elle était avec des amis à elle, parlant autour d’un feu. Il paraît qu’elle accusa le coup, sans réaction excessive. Néanmoins, tout le temps que la personne chargée de lui apprendre la nouvelle parla, elle resta les poings serrés, regardant le sol, une expression dure sur le visage, et les larmes roulant sur ses joues. On la confia à sa tante, une certaine Tya, mais Lyngail s’enfuit le soir même. Personne n’eut de nouvelle d’elle pendant plus de deux semaines. Et d’ailleurs, même après ce délai, seul son frère recevait sa visite, tard dans la nuit, paraît-il. Elle restait introuvable, mais un jour… Enfin… Comment dire cela... Il y eut un meurtre. Un Elfe soupçonné d’avoir joué un rôle dans l’assassinat des parents de la famille Lun-Tanla. Alors, évidemment, ce n’était pas une personne innocente, et des règlements de compte sont toujours possibles. Et cela est vrai, sauf qu’un deuxième mourut, deux jours plus tard. Puis un troisième. De ceux soupçonnés de faire partie des assassins de cette famille, un seul a survécu. Je ne me rappelle plus bien de son nom, mais il était le chef de cette bande, et je serais prêt à parier que la petite Lyngail doit le savoir, elle.
Il se met à observer les nuages montant dans le ciel. L’aubergiste le toise toujours attentivement, visiblement captivée par cette histoire. Le vent s’est levé, et il est pris d’un frisson. Il resserre les pans de sa tunique, et déclare.
Nous pensons que Lyngail a un lien avec ces meurtres, et d’autres qui ont suivis. C’est pourquoi j’ai été chargé de cette mission. Il me faut la retrouver, pour être interrogée, et arrêtée, s’il le faut. Je ne sais si elle est responsable, mais mes ordres sont clairs. Il me faut la ramener.
Après avoir observé autour d’eux, il prononce encore quelques mots à voix basse à l’aubergiste.
En réalité, le frère a été assassiné, lui aussi. Il y a de cela environ une lune. Il a été égorgé. Et visiblement, le tueur s’y connaît en meurtre rapide et efficace. Nous aimerions également la mettre au courant de ce fait. Mais bon, pour cela, je dois la retrouver. Et ce n’est pas en restant en si bonne compagnie que mon travail avancera. Je vais donc devoir vous quitter. Pardonnez-moi.
Sur ces derniers mots, l’homme se redresse, resserre à nouveau sa tunique, et part dans le vent qui joue dans ses longs cheveux verts. L’aubergiste l’observe longuement, jusqu’à ce qu’il est disparu derrière un bâtiment, et elle reste seule, debout, repensant à toute cette histoire. Au loin, l’orage éclate, et un éclair éblouissant déchire le ciel.


Dernière édition par le Sam 7 Oct - 19:37, édité 2 fois
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Nozgaroth
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:31

Alors comme ça, tu es venu m’avertir que ce sombre idiot cherche à nous trahir ? Et bien, il faudra quand même que j’en parle à Nyan.
Les deux Elfes étaient seuls dans la pièce mais parlaient tout de même à voix basse.
Surveille-le et tiens-moi au courant. Et s’il s’avère que tu as raison, il faudra s’en occuper. Kyon… Enfin, on s’en débarrassera. Va, et garde-le à l’œil. Et aussi… Renseigne-toi sur cette Kyrgin Tal qui semble avoir été dans le coin chaque fois que l’un de nos hommes est mort. Trouve qui elle est.
Sur ces mots, l’un des deux se leva et sortit rapidement. L’autre Elfe, Tangash, vida son verre d’un trait. Il se leva et commença à ranger les bouteilles qui étaient sur la table.
Accroupie sur une poutre du plafond, cachée par l’ombre environnante, Lyngail restait parfaitement immobile et observait. Elle attendait patiemment le moment d’agir. Après viendrait le tour de ceux qui étaient encore en vie. Mais elle avait le temps. Elle se persuadait qu’elle accomplissait uniquement sa vengeance, qu’elle punissait un à un ceux qui avaient tué ses parents. Mais alors, comment expliquer ce plaisir qu’elle éprouvait à chaque fois ? Comment se justifier d’avoir laissé mourir lentement certains, uniquement pour pouvoir observer la peur dans leurs yeux ?
Lyngail préférait ne pas y penser, comme toujours. Elle le vit passer sous elle, et vit sa chance. Elle sauta de la poutre sans hésiter une seule seconde. Elle tournoya un court instant en l’air et atterrit derrière l’Elfe, silencieusement. Elle dégaina l’une de ses dagues et la posa contre la gorge de Tangash, tout en le saisissant de son autre bras.
Ne bouge pas ! Ne crie pas !
Ces mots furent prononcés dans un souffle, et il sembla prendre la menace que cela cachait très au sérieux. Il ne bougeait plus, osait à peine respirer. Il avait peur, et cela tenait surtout au fait qu’il ne voyait personne, il ne distinguait même pas la dague qui le menaçait. Il déglutit, et prononça les seuls mots qu’il pouvait articuler.
Qui… Qui es-tu ? Et que me veux-tu ?
Il entendit cette voix légère lui répondre, en même temps qu’il voyait apparaître Lyngail et sa dague.
Tu ne le devines pas ? Tu prétends ne pas savoir qui je suis ? Tu prétends que tu ne t’attendais pas à ce que je vienne un jour ?
L’Elfe ne sut pas quoi répondre. Il attendait.
Mon nom est Kyrgin Tal. Tu viens de parler de moi à ton sbire. Tu voulais savoir qui je suis, c’est bien cela ? Et bien, je vais te le dire, et tu comprendras pourquoi vos hommes meurent en nombre, ces temps-ci. Mon véritable nom est Lyngail Lun-Tanla. Ce nom te rappelle des choses, n’est-ce pas ?
En entendant Lyngail prononcer son nom, la lumière se fit en son esprit. Il savait qu’elle ne le laisserait pas partir. Il savait effectivement pourquoi elle était là. Il comprenait que c’était sa vie qu’elle était venue chercher. Mais il n’était pas décidé à lui laisser la prendre si facilement. Il tenta d’échapper à son étreinte.
Lyngail tenait sa dague serrée contre la gorge de Tangash, et elle n’hésita pas un seul instant. La lame couru sur la peau de l’Elfe, sans un bruit.
Meurs !
Poursuivant son mouvement, elle le poussa en avant, le libérant ainsi. Il alla percuter le mur et se retourna. Au niveau de sa gorge, on pouvait apercevoir une entaille profonde, d’où s’écoulait un flot de sang. Ses yeux reflétaient toute la peur de cet être, ce monstre assassin. Il s’effondra au sol, le long du mur, et fixa Lyngail. Elle soutenait son regard, et un léger rictus déforma ses traits. Ses yeux à elle brûlaient d’une folie glaciale. Elle s’avança vers sa victime, et s’agenouilla devant lui.
Estime-toi heureux, Tangash Fak. Toi, au moins, tu sais pourquoi tu meurs. Mes parents n’ont pas eu cette chance, eux. Maintenant, regarde-moi… et meurs.
En prononçant le dernier mot, elle enfonça sa dague au niveau du cœur. L’Elfe eut un sursaut et du sang jaillit de sa blessure. Il fixait toujours Lyngail, sentant sa vie le fuir. Elle recula de trois pas, et se tenait devant lui, rengainant sa lame. Déjà, on entendait des bruits de pas précipités, venant de l’extérieur. Lyngail fixa à nouveau Tangash.
Adieu, misérable. Puisse ton âme ne jamais trouver le repos.
Elle s’entoura de son ombre, disparaissant sous les yeux de l’Elfe qui poussait son dernier soupir. Un bruit de course résonna dans la maison, mais ils ne trouvèrent que la mort, pas la meurtrière.
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:32

Lyngail se tenait derrière la maison. Il était tard et sa tante, Tya, dormait depuis longtemps déjà. Son frère aussi, d’ailleurs. Cela faisait quelques semaines qu’elle ne lui avait donné aucune nouvelle. Il allait être content de la voir, sans le moindre doute. Avec habileté, elle grimpa le long du mur, s’accrochant à la moindre fissure de la paroi végétale. Elle se hissa sur le rebord de la fenêtre.
Celle-ci était ouverte, car la nuit était chaude, en plus d’être étoilée. Lyngail se glissa sans un bruit dans la chambre sombre et s’approcha de son frère, étendu sur sa couche. Elle l’observa un long moment avec une infinie tendresse dans le regard, n’osant pas le réveiller. Il était la seule famille qui lui restait. Elle se pencha sur lui pour déposer un baiser sur son front.
- Jarilo… Jarilo, réveille-toi. C’est moi, Lyngail.
Il ouvrit brusquement les yeux, visiblement surpris et choqué d’être tiré du sommeil par sa sœur.
- Lyngail ! Comment… Que fais-tu ici ?
- Je suis venue pour te voir. Cela faisait si longtemps. J’ai pas mal de choses à te conter. Mais allons faire un tour. Eloignons-nous de cette maison. Suis-moi.

Il sembla à Lyngail que le regard que Jarilo posa sur elle à cet instant était suspicieux, mais cela ne dura pas, et la joie de le revoir l’emporta. Elle se dit qu’elle avait tout imaginé. Elle lui sourit tendrement, pendant qu’il s’habillait, et s’approcha à nouveau de la fenêtre. Sans un regard en arrière, elle sauta avec légèreté.
Sa réception fut silencieuse et souple. Elle se redressa et esquissa un léger sourire en coin à la vue de Jarilo qui descendait, maladroitement, le long du mur. Il finit par la rejoindre, et ils s’écartèrent. Non loin de là, ils s’arrêtèrent, estimant s’être assez éloignés. Lyngail prit la main de son frère.
- Jarilo, je suis heureuse de te revoir. Et pardonne-moi de n’être pas venue plus tôt, mais… j’avais… un petit travail à accomplir. Mais me voilà.
- Et quel était ce travail ? Qu’as-tu encore fait ?
- Et bien… Comme pour les autres. Tu sais de quoi je parle. Il ne m’en reste plus qu’un et tout cela sera… terminé.
- N’en as-tu pas assez ? Ne vois-tu pas que ce que tu fais est mal ? Que tu n’en as pas le droit ?
- Mais… De quoi parles-tu, Jarilo ? Ce… Ce que je fais… Je ne fais que venger…
- Arrête !
- J’ai vengé nos parents, tués par ces monstres.
- Et les autres ? Et ceux que tu as tué pour de l’argent ? Qu’avaient-ils commis comme actes monstrueux ? Hein ?

Lyngail toisait son frère avec incrédulité. Elle ne s’attendait pas à une telle réaction. Elle cherchait une réponse, sans parvenir à la trouver. Ce qui lui faisait le plus mal était que son frère l’attaquait sur les doutes qu’elle nourrissait elle même, les repoussant sans cesse. Elle faisait ça pour la vengeance, pas par plaisir. Mais son frère parlait de ses autres victimes, de ses… contrats. Il y avait eut ce marchand, celui qui faisait de la concurrence déloyale. Puis, ce riche Humain qui exploitait les paysans qui étaient sous ses ordres. Et après… Combien d’autres ? Combien en avait-elle tué, sans rien connaître de leurs vies ? Combien de vies avait-elle volée ? Combien de contrats ? Elle ne s’en rappelait même plus. Ni combien, ni pourquoi.
Elle fixa le sol, tentant de trouver les mots pour expliquer à Jarilo, lui faire comprendre ses actes. Mais elle avait beau chercher, elle ne voyait rien justifiant tout ceci. Elle ne parvenait pas à saisir ce qui l’avait poussé dans cette voie. Ce n’était pas la douleur ni l’envie de vengeance, finalement. C’était autre chose, plus profond, plus bestial. Elle regarda ses mains, et pu y voir le sang versé. Le sang de tous ces gens qui avait péri par sa faute. Elle porta son regard vers son frère.
- Jarilo… Je… Tu as sans doute raison. Il y a des choses que je n’aurais jamais dû… Et puis, je me met en danger. Et toi aussi, d’ailleurs. J’ai été attaquée, tu sais. Deux Elfes, hier… Ils prétendaient être venus m’arrêter. Mais ils ne s’attendaient sûrement pas à ce que je réagisse aussi vite. J’ai réussi à en tuer un, avant de prendre la fuite. Mais je n’y suis pour rien. Quelqu’un les a sûrement prévenus. Quelqu’un sait qui je suis. Quelqu’un sait tout ce que…
- C’est moi. Je t’ai dénoncée, Lyngail. Je leur ai conté tes actes, ta barbarie. Ils ont tout appris de ma bouche.
- Mais…

Lyngail paraissait choquée. Incapable de prononcer un mot, sur le moment. Elle se ressaisit.
- Pourquoi ? Jarilo ? Pourquoi avoir tenté de me faire arrêter ? Je ne comprends pas… Tu ne m’aimes donc point ? J’aurais pu…
Elle ne semblait nullement en colère, juste désemparée. Elle ne voyait pas la rage dans le regard de son frère, ou ne voulait pas la voir. Elle lui avait ramené un cadeau. Elle allait lui donner, et partir. Il ne la reverrait jamais. Elle se pencha, et ouvrit l’un de ses sacs posé à ses pieds. Elle attrapa un paquet joliment enrubanné. Au moment où elle allait se retourner, elle ressentit une douleur aiguë à la tête, et tomba en avant, lâchant le paquet qui roula dans l’herbe. Elle se retourna et elle vit son frère, transporté de fureur, tenant sa masse dans la main. Il venait de la frapper et son crâne résonnait encore du coup. Il se jeta sur elle en criant.
- Tu n’aurais jamais dû !
Ils roulèrent dans l’herbe. Elle se débattait et se dégagea sans trop de difficulté de l’étreinte de son frère. Ils se relevèrent, et il la chargea à nouveau. Elle esquiva, et un combat tournoyant s’engagea. Elle ne voulait pas le blesser, mais elle ne voyait pas comment arrêter son frère. Il tentait de la frapper à nouveau de sa masse, et elle évitait les coups avec une rapidité étonnante. Elle réussit à le repousser, l’envoyant à nouveau au sol, espérant que cela le calmerait. Il n’en fut rien, et elle dégaina ses dagues, tentant de le raisonner. Mais il se jeta sur elle encore une fois. Elle leva les bras pour se protéger, oubliant qu’elle tenait ses dagues en main. Son frère, entraîné par son élan, ne put pas esquiver ce mouvement inattendu.
Les deux dagues entrèrent dans la chair de son cou avec un bruit sec. Ses yeux s’agrandirent, et son bras retomba. Le sang gicla instantanément de la plaie béante. Lyngail le regardait, l’air effrayé. Le sang de son frère maculait son visage. Elle était horrifiée. Elle n’avait jamais voulu cela. Elle n’avait jamais pensé que cette histoire finirait de cette façon. Elle ne pouvait plus bouger, et regarda son frère s’effondrer devant elle. Elle lâcha ses lames, et tomba à genoux, à côté de son frère. Elle prit sa tête entre ses mains, n’arrivant pas à croire ce qui venait de se produire, par sa faute. Elle l’avait tué. Elle avait tué son propre frère, l’emportant dans la folie qui la consumait. Des larmes commencèrent à couler le long de ses joues et finissaient leur course sur le visage de Jarilo. Il la fixait, portant sur elle un regard accusateur. Elle voyait cela, et ne pouvait rien faire. Elle voulait mourir à sa place, le garder en vie. Il respirait difficilement, et le sang jaillissait à flot de son cou. Elle pleurait.
Elle souffrait atrocement, découvrant tout le mal qu’elle avait pu faire autour d’elle, depuis deux ans, depuis la mort de leurs parents. Elle souhaitait mourir, en même temps que son frère. Elle saisit l’une de ses dagues, et la porta à son cou, posant la pointe de la lame contre sa peau. Elle fixa son frère.
- Tu ne mourras pas seul, petit frère. Je suis responsable de tout cela, pardonne-moi. Je… Je ne voulais pas. Je dois en payer le prix, Jarilo. Puisque je ne peux te sauver, je vais achever ma vie en même temps que la tienne. Au moins ne serons-nous pas séparés, et peut-être pourras-tu me pardonner un jour.
Le regard de son frère changea, et elle pensa que la vie le quittait. Elle commença à appuyer la lame, et une goutte de sang perla pour couler le long de son cou. Son frère mourrait sous ses yeux. Elle ferma les yeux, retint sa respiration, et se prépara à enfoncer la dague. Mais une main se posa sur son poignet. Elle rouvrit les yeux et vit que son frère la regardait. Il avait trouvé la force de lever le bras et de retenir son geste. Il secoua lentement la tête, fixant son regard dans le sien. Il sembla sourire. Puis, en un instant, son regard se troubla et sa tête s’affaissa sur le côté, en même temps que son bras sans vie retombait le long de son corps.
Elle poussa un cri silencieux et resta ainsi, dans l’air froid de cette nuit superbe. La clarté de la lune éclairait cette scène et lui donnait un aspect lugubre. Elle tenait toujours son frère, les larmes coulant sur son visage. Ses mains caressaient les cheveux de Jarilo, ses lèvres cherchaient son front. Elle ne pouvait croire ce qui venait de se produire. Elle l’avait tué. Tout était sa faute, à elle. Elle savait qu’elle ne devait pas rester là, mais n’arrivait pas à quitter la dépouille de ce frère tant aimé. A présent, elle était vraiment seule, pour toujours.
Quelques heures étaient passées. Elle commençait à peine à comprendre que toutes les caresses et les baisers qu’elle pourrait donner à son frère ne changerait rien à la situation. Jarilo était mort par sa faute. Elle l’avait assassiné, comme elle l’avait fait avec tant d’autres. Elle leva des yeux implorants vers le ciel, vers la lune. Voilà le prix qu’elle payait pour tous ses crimes. Telle était sa punition.
Elle se leva, ayant reposé délicatement la tête de son frère dans l’herbe. Elle ramassa ses dagues, et les rengaina. Elle avait pris une décision. Plus jamais elle ne tuerait sans un réel motif. Elle remplirait toujours des contrats, car c’était tout ce qu’elle savait faire. Mais dorénavant, elle étudierait les propositions. Elle ne tuerait que ceux qui répandaient la mort et la souffrance. Elle se tenait debout, devant le cadavre de son frère, les larmes avaient cessé de couler, mais sa vision était encore trouble. Elle regarda Jarilo, étendu sur le sol. Elle déposa à côté de lui le cadeau qu’elle lui avait ramené. La dernière poterie intacte de leur père. Elle la posa dans l’herbe, avec douceur, puis se redressa.
- Je t’aime, Jarilo. Je t’aime plus que tout. Puisses-tu me pardonner un jour, mon frère. Adieu.
Et sous cette lune blafarde, Lyngail tourna les talons, et partit, sans un regard en arrière. A peine avait-elle parcouru dix mètres que ses larmes se remirent à couler…
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Nozgaroth
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:32

Lyngail était à Menethil, devant le fort. Elle se dirigeait vers le pont lorsqu'elle entendit une voix frêle hurler à l'aide. Dans ses souvenirs, cela paraissait confus. Tout cela s'était déroulé si vite.
Elle vit passer, juste devant elle, un Gnome. Il avait le front en sueur, les cheveux en bataille, et il courait à perdre haleine. Il disparut dans le fort, aussi vite qu'il était apparut. Elle décida, intriguée, d'aller voir de quoi il retournait.
Elle entra dans le fort et y trouva, tremblant de peur, le petit être. Elle lui demanda ce qu'il avait et pourquoi il hurlait. Il n'eut, sur le coup, pas l'air de comprendre. Puis, dans un véritable effort, il réussit à répondre. Il lui dit qu'il s'appelait Pako et qu'il était sur la route, mais que des Murbilocks l'avaient attaqué. Lyngail ne comprit pas sur le champ, mais en vint à se dire que Pako parlait sûrement des Murlocs qui pullulent dans la région.
Pako l'amusait. Elle se surprit, un sourire aux lèvres. Le Gnome lui dit aussi que ces "saloperies de Murbilocks" lui avaient "bouffé" ses "godasses". Décidément, elle ne savait que penser. Mais elle avait en elle quelque chose de cruel, de terriblement idiot et sans-coeur.
Elle lui cria de faire attention, qu'un Murbilock arrivait derrière lui. Visiblement apeuré, Pako se retourna instantanément dans un sursaut. Le temps qu'il comprenne que Lyngail s'était jouée de lui, et qu'il n'y avait évidemment rien, l'Elfe s'était entourée de son ombre, disparaissant à la vue du Gnome.
Il la chercha un moment, et elle s'amusait. Elle lui donnait des tapes sur la tête et le faisait tourner en bourrique. Il crut que le garde Nain lui jouait un tour, puis l'Humaine. Enfin, ne sachant plus que faire, il s'assit, en proie à la tristesse, et se mit à pleurer, implorant qu'on le laisse tranquille.
Lyngail, à la vue de ce triste spectacle, sentit son coeur défaillir. Mais qu'était-elle en train de faire ? Que faisait-elle subir à ce pauvre Gnome, dont la seule faute était d'être plus faible qu'elle ? Quel plaisir sadique prenait-elle à le torturer de la sorte ? Elle jeta son ombre au sol, réapparaissant immédiatement.
Ils discutèrent longuement, aprés cela. Pako lui montra comment lui aussi savait se cacher. Pendant que Lyngail fermait les yeux, il se mit face au mur, persuadé que, puisque lui ne la voyait pas, il en serait de même pour elle. Prise soudain d'un amour et d'une douceur qu'elle n'avait pas éprouvé depuis bien trop longtemps, depuis la mort de son propre frère, elle fit semblant de ne pas le voir.
Ses "godasses" ayant été "bouffées" par ces "saloperies de Murbilocks", il voulait aller dans la terre des Elfes, pour les faire réparer. Lyngail, décidant de retourner dans sa contrée natale, l'accompagna. Elle éprouva bien vite un sentiment bien plus fort que la simple sympathie pour Pako. Elle se jura de le protéger, quel qu'en soit le prix à payer. Elle n'allait pas laisser ces saloperies de Murbilocks bouffer à nouveau ses godasses toutes neuves...
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Nozgaroth
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:33

Elle avait du mal à respirer. Elle était camouflée dans un coin de la grotte, une anfractuosité, plutôt. Elle avait eu, après tant de mois de recherche, l’information qu’elle désirait. Elle savait à présent où attendre ce Nyan. Enfin, elle espérait que ce serait bien lui.
Un homme était venu la voir, à l’auberge de Southshore, où elle avait loué une chambre. Il avait d’ailleurs eu une belle frayeur. Il était entré dans la chambre, sans même frapper.
Dame ? J’ai des…
A peine ces mots furent-ils prononcés qu’il avait une dague qui lui caressait le cou. Lyngail avait été encore assez rapide. Son entraînement portait ses fruits. Lorsqu’elle reconnu l’envoyé d’Excalar, l’homme qu’elle avait chargé de retrouver sa proie, elle se calma. Elle desserra son étreinte, abaissa son bras et se dirigea à nouveau vers son lit, où elle rengaina son arme.
Ne refais jamais cela ! Frappe, avant d’entrer, bougre d’idiot !
Par… Pardonnez-moi, Da… Dame. J’ai une information pour le moins urgente à vous transmettre. Nous… Enfin… Mon maître l’a trouvé.

A ces mots, Lyngail se retourna, l’air surprise. Tous ses muscles s’étaient contractés. En elle, il ne restait plus qu’une seule chose. A cet instant, il n’y avait plus en elle qu’une folie ravageuse, une intense envie de vengeance. Toute raison avait déserté son esprit.
Elle fonça sur le messager, l’agrippant par le col de sa veste en tissu et le collant contre le mur, les pieds à dix centimètres du sol.
Où ? Où est-il ? Parle, misérable ! Dis-moi ce que tu sais !
Mon maître… Mon maître a parlé d’une grotte, qui serait son… son repère, à lui et à sa bande de brigands.
Vraiment ? Ainsi donc, il a reconstitué un groupe. Tant mieux, tant mieux.
Et bien… A ce qu’il paraît, oui. Mon… Mon maître dit qu’il a pu traiter avec eux, et qu’ils ne sont… pas plus d’une dizaine.
Une dizaine dis-tu ? Hmmm… Bien. Où cela se trouve-t-il ?
Et bien… J’ai… J’ai une carte qui… qui indique l’emplacement de cette grotte. Mon maître l’a réalis….

Sans pouvoir terminer sa phrase, Lyngail lui arracha littéralement le tissu des mains, ce qui eut pour effet de faire taire instantanément le brave homme. Elle l’examina quelques secondes, puis sourit.
Ce misérable se cache en Ashenvale. Ce ne sera pas bien difficile de le trouver, avec cette carte. Bien.
Elle se retourna vers son sac et en sortit une petite bourse de cuir, qu’elle jeta à l’homme devant elle. Celui-ci, bien évidemment, la rata lamentablement, et la bourse rebondit au sol, poursuivit par l’empoté qui se répandit en excuse.
Fais parvenir cette bourse à ton maître. Je suis satisfaite de son travail. Il en aura le double une fois que je serais revenue.
Bi… Bien Dame. Je lui rapporterais ce message.
Si tu as faim, sers-toi. Il y a des victuailles sur la table. Prend ce dont tu as besoin, et pars. J’ai besoin d’être seule, à présent.
Entendu. Merci infiniment, Dame.

L’homme ramassa en vitesse quelques fruits, et quelques tranches de pain et de viande, les enfourna dans son sac, sous le regard amusé et attendri de Lyngail que l’homme n’aperçut pas, et disparut aussi vite qu’il était venu, fermant la porte. Elle était seule à présent, et elle étudiait à nouveau la carte, semblant réfléchir.
Ainsi tu t’entoures, mon cher Nyan. Quand bien même vous seriez des centaines, je viendrais tout de même te déloger. Tu payeras pour tes actes, sois en certain. Mais j’aurais sûrement besoin d’aide. Hmm… Deux personnes devraient suffire amplement.
Pliant soigneusement la carte, elle sortit une feuille de papier sur laquelle elle écrivit un mot. Elle descendit ensuite à la taverne, pour tenter d’envoyer sa missive.
Bien le bonjour ma p’tite dame Elfe. Qu’est-ce qu’ce s’ra ?
J’aimerais envoyer un pli urgent.
Bin sûr m’dame. C’comme si c’tait fait, pour sûr.

Elle lui tendit le bout de papier sur lequel on pouvait lire quelques mots seulement :
Pako,
J’ai un besoin urgent de toi. Si tu me fais confiance, retrouve-moi au plus vite dans la ville d’ Astranaar. Trouve Eläonyl, que je ne peux prévenir par cette voie là vu qu’elle ne sait pas lire, et amène-la avec toi. Nous avons une chose à terminer ensemble.
Ta sœur de cœur, Lyngail.

Le tavernier ne remarqua même pas que le nom que lui avait donné Lyngail en arrivant ne correspondait pas. Lyngail remonta avec précipitation dans sa chambre, prendre ses affaires, et quitta la taverne. Elle pensait à la façon dont elle tuerait cet Elfe. Une chose est sûre, elle tenterait de prendre son temps.
Et maintenant, elle était là, au fond de cette grotte, attendant le bon moment pour agir. Et Eläonyl et Pako n’était sûrement pas loin, prêts à intervenir…


Dernière édition par Nozgaroth le Mar 4 Aoû - 11:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:33

Elle était là, tapie dans l’ombre, au fond de la grotte. Elle entendait les hommes parler gaiement de leur dernière visite à un homme qu’ils semblaient faire chanter. Ils se targuaient de leurs vols commis en tout impunité, semblant être satisfaits d’eux même. Mais, d’après Lyngail, cela ne devrait pas durer longtemps.
Pako l’avait rejoint dans la matinée, en compagnie d’Eläonyl. Pako avait un large sourire accroché au visage, presque aussi resplendissant que celui d’Eläonyl. Il s’avança vers Lyngail, d’un pas pressé, en poussant de petits cris de joie.
Dame Kyrgin. J’suis là moi. J’suis v’nu dés qu’j’ai lu vot’ lettre. Alors, qu’est-ce qu’y s’passe ?
Lyngail se fendit d’un large sourire en voyant arriver le Gnome. Depuis le temps qu’elle n’avait pas combattu à ses côtés. Ce serait un grand moment. Mais elle devait rester prudente. Il ne fallait pas que Pako soit blessé, ou elle s’en voudrait longtemps.
Pako. Bonjour. Ravie que tu sois là. Nous avons un petit travail à accomplir, tous ensemble. Tu te souviens de mon histoire, n’est-ce pas ?
Bin… Bien sûr.
Alors, tu te doutes qui nous allons traquer.
Bin… Oui. Vous savez donc où qu’y s’cache ?
J’ai appris cela il y a quelques jours, en effet. Suivez-moi tous les deux.

Après un rapide signe de tête et un sourire en direction d’Eläonyl, Lyngail se retourna et sortit de la ville, se dirigeant rapidement à travers bois, évitant les quelques bêtes qui étaient sur son passage.
Ils arrivèrent rapidement à une petite clairière. En contrebas, ils pouvaient tous voir l’entrée d’une grotte. Lyngail posa un genoux dans la terre, et porta son regard sur Pako.
Celui qui m’a donné cette information m’a confié qu’ils étaient une petite dizaine. Nous allons tout d’abord supprimer les sentinelles. Ensuite, j’entrerais discrètement à l’intérieur. A mon signal, vous tuerez ceux de l’entrée, pour que je ne sois pas prise à revers. Cela vous convient ?
Mais… Et s’il y a du monde à l’intérieur. Comment t’en sortiras-tu seule, Kyrgin ?
Et bien… Ne t’en fais pas pour moi, Elä. Je suis sûre que cela ira pour le mieux. Je resterais prudente, ne t’en fais pas. Allons-y.

Il y avait trois sentinelles qui patrouillaient à la lisière des bois. Ces Elfes étaient clairement visibles, et il ne poseraient aucun problème. A l’entrée, quatre hommes étaient assis en cercle, fumant la pipe et buvant au goulot d’une énorme bouteille. A les voir, ce n’était pas du jus de baie lunaire.
Lyngail dégaina une dague, et, sans bruit, s’enfonça dans le sous-bois. Pako, dégainant sa lourde épée, prit la direction opposée. Seule Eläonyl ne bougea pas. Lyngail arriva dans le dos de l’une des sentinelles. L’elfe, bien que devant surveiller les lieux, semblait plongé dans des pensées profondes. Lyngail passa sa main devant sa bouche pour l’empêcher de donner l’alerte, et le fit tomber derrière les buissons. Une fois au sol, il fut aisé de lui trancher la gorge en silence. Un de moins, pensa-t-elle.
Se redressant à demi, elle put voir Pako sauter d’une branche et fracasser le crâne de la deuxième sentinelle avec son épée. Celui-ci s’abattit dans l’herbe, sans bruit. Mais le mouvement avait visiblement attiré l’attention de la dernière sentinelle, postée à l’autre bout de la clairière. Elle se retourna vivement, observant l’endroit où se tenait Pako quelques secondes auparavant. Peut-être cet Elfe avait-il vu l’éclat de la cotte de maille du Gnome. Il ouvrit la bouche, sûrement pour appeler ses compagnons et leur signaler cela. Lyngail se doutait que le combat serait acharné, elle s’y préparait mentalement, et se tenait prête à bondir à tout moment.
Une flèche traversa le champ de vision de Lyngail et vint se planter dans la gorge de l’Elfe, qui fut repoussé en arrière, dans les fourrés, sans un bruit. Les quatre hommes à l’entrée n’esquissèrent même pas un mouvement. Lyngail détourna son regard de l’homme et chercha Eläonyl des yeux. Elle était là, dans un arbre, son arc à la main, regardant Lyngail avec un grand sourire aux lèvres, le pouce de la main droite levé.
Lyngail expira longuement. Eläonyl avait encore sauvé la situation. Heureusement qu’elle tire vite et juste, celle-là, se dit-elle. S’entourant de son ombre, elle s’avança en direction de la grotte. Elle passa au milieu des quatre gardes et se dirigea vers le fond. Elle entendit brusquement des voix, ce qui la poussa à se camoufler dans une anfractuosité de la roche. Là, à l’abri des regards, elle était libre d’écouter, et d’attendre.
Elle pouvait voir trois hommes, et un quatrième qu’elle entendait parler. Elle se décida à se mouvoir. Il le fallait. Pour ses parents, pour sa vie détruite à jamais, pour tous ces moments de tristesse et de pleurs, pour toute cette haine qu’il lui avait fait ressentir. Elle devait aller jusqu’au bout de sa vengeance. Pour son frère, aussi.
Elle se dégagea et commença à avancer vers les voix. Après avoir passé le coin, elle aperçut les Elfes qui discutaient. Tous lui tournaient le dos, sauf un, celui qui parlait. Elle dégaina sa dague et son épée, doucement. Elle se concentra, et banda tous ses muscles, se préparant au combat.
Bon, il nous faut trouver d’autres personnes, d’autres… « clients ». Nous sommes assez nombreux pour espérer s’attaquer à des cibles plus… importantes. Êtes-vous d’accord ?
Deux des hommes acquiescèrent. Nyan, l’air étonné, regarda le troisième Elfe. Celui-ci ne bougeait plus. Il se tenait droit, la bouche légèrement ouverte, un petit filet de sang ruisselant sur sa joue, jusque dans son cou.
Hey ! Gomar ! Qu’as-tu ?
L’Elfe qui se tenait à sa gauche éructa bruyamment, et Nyan reçut une grande gerbe de sang sur le visage. Il porta son regard vers l’Elfe, et vu, pendant un court instant, une longue lame sortir de sa poitrine, au niveau du cœur. Puis celle-ci disparut. Par réflexe, il saisit son épée, et dégaina, imité par le dernier Elfe. Le premier s’effondra d’ailleurs aux pieds de Nyan, une dague planté dans le dos.
HO ! VOUS AUTRES ! ON A BESOIN DE VOUS ICI !
Du coin de l’œil, il vit le dernier homme être désarmé par une Elfe, qui devenait peu à peu visible. Celui-ci, tremblant de peur, tomba à genoux. Lyngail, enfonça sa lame directement dans la gorge de l’individu, qui s’effondra à son tour. Faisant des moulinets avec son arme, comme pour la débarrasser de ce sang qui la souillait, elle fit face à Nyan.
Au dehors, les hommes avaient bougé, recevant immédiatement les attaques du Gnome et de l’Elfe. Le silence était revenu dans le fond de la grotte. Les deux Elfes se faisaient face.
Mais… Bon sang. Qui es-tu, toi ?
Tu ne me connais pas ? Pourtant, je te connais bien, Nyan.
Tu me connais ?
Je te traque depuis un long moment.
Et quel est ton nom, que je sache à qui je dois ce désastre ?
On me nomme Kyrgin Tal. Ce nom doit déjà te dire quelque chose… N’est-ce pas ?
Oui. C’est toi qui a décimé mes hommes, un par un, il y a quelques temps déjà.
Oui. Mais le plus interressant… C’est que ce n’est pas mon vrai nom.
Vraiment ? Original.
Si tu le dis. Mais voilà de quoi te surprendre, en ce cas. Je me nomme Lyngail Lun-Tanla.

Nyan sembla déstabilisé pendant un bref instant, puis, il se reprit.
Tu veux dire… La fille de cet abruti de potier ?
Lyngail sentit la chaleur de sa folie remonter brusquement à la surface. Elle sembla prête à se jeter sur lui, mais un bruit derrière elle la retint. Un homme encore en vie arrivait dans son dos. Elle voyait d’ailleurs son ombre. Si elle se retournait, elle savait que Nyan en profiterait. Mais que pouvait-elle faire d’autre ? Il fallait qu’elle pare cette attaque soudaine, ou elle allait mourir ici. L’homme était tout prêt à présent, il allait agir, elle devait prendre une décision.
NOOOOOOOOOOON !
Pako, c’était la voix de Pako. Elle sentit son déplacement, sa course effrénée vers l’homme, le choc. Elle entendit siffler la flèche qui pénètra dans la chair du cou de celui qui la menaçait. Mais Nyan se jeta sur elle.
Son attention avait été détournée une seconde, une seule seconde, et l’Elfe en avait profité. Frappant avec force sur sa lame, il la désarma facilement. Elle était là, debout, à la merci de celui qu’elle détestait le plus, sans arme. Et ses amis ne pouvaient rien faire sans la mettre en danger. Elle sentit l’épée de Nyan sous sa gorge, elle voyait son sourire narquois, elle ressentait la colère de Pako, impuissant, derrière elle.
- Et comme cela, tu comptais t’en tirer ? A qui croyais-tu donc te mesurer ?
- Quelques soient tes intentions, tu ne sortiras pas de cette grotte.
- Sache que je m’en tire toujours. Regarde-toi. Tu es là, totalement en mon pouvoir, et je peux te tuer quand je le décide. N’es-tu pas misérable ?
- Pense ce que tu veux, et agis comme bon te semble. De toute façon, je sais que mes amis ne te laisseront pas t’en tirer. Un contre trois, tu n’as pas l’ombre d’une chance. Alors, tue-moi, et tu mourras dans la seconde qui suit.
- Hmmm… Tu as peut-être raison. Ainsi vais-je d’abord sortir d’ici. Et tu m’accompagnes.

Il fit se retourner Lyngail et lui passa le bras autour de la taille. Ils faisaient face à Eläonyl et Pako. Ceux-ci ne pouvaient rien tenter sans condamner Lyngail. Il avait toujours ce petit sourire narquois sur les lèvres, cet air supérieur qui le rendait encore plus détestable. Pako le toisait d’un œil empli de colère. Le pauvre Gnome ne savait que faire. Il ramassa un caillou avec la visible intention de s’en servir.
- Attention, le Gnome. Tu mets ton amie en danger par ta bêtise. Et puis, qu’est-ce qu’une chose minuscule comme toi pourrait bien faire ?
Visiblement excédé, il jeta le caillou dans sa direction. Pako ne visait pas mal, d’habitude, et cette fois là ne fit pas exception. Lyngail sentit la lame courir sur sa peau lorsque Nyan reçu la pierre au visage. Elle sentit le sang perler de la légère entaille qu’elle avait à présent sur le cou, mais elle n’en tint pas compte. Saisissant sa chance, elle logea un coup de coude puissant dans les cottes de Nyan. L’étreinte se desserra un instant, mais ce fut bien assez pour Lyngail. Avec une rapidité déconcertante, elle échappa à l’emprise de l’Elfe, et se glissa en direction du premier cadavre, celui qu’elle avait poignardé. Elle sentit dans son dos Nyan qui se retournait pour la frapper. Elle saisit le manche de la dague, l’extirpa du corps inerte et se retourna dans le même mouvement.
L’épée passa à quelques centimètres de son épaule, alors que sa dague s’enfonçait déjà dans le ventre de l’Elfe. En même temps, quelque chose exerça une forte poussée sur Nyan et les projeta tous les deux sur le sol. Lyngail eut juste le temps d’apercevoir Eläonyl, debout, le bras qui tenait l’arc tendu devant elle.
Profitant de ce moment, elle enjamba Nyan, se retrouvant ainsi au dessus de lui. Celui-ci semblait souffrir atrocement. Les blessures qu’il avait reçues étaient sévères. Il ne lui restait que peu de temps et il le savait. Mais cela ne suffisait pas à Lyngail. Elle voulait qu’il voit celle qui lui donnerait la mort. Elle voulait qu’il sache toute la haine qu’elle lui portait, avant qu’il ne termine sa vie.
Elle lui saisit les cheveux, et le força à lever le regard. Il respirait difficilement, à présent. Elle leva la dague au dessus de sa tête.
- Alors, qu’en dis-tu ? Le Gnome ne t’a-t-il pas joué un vilain tour ?
Lyngail affichait un sourire mauvais. Elle avait dans les yeux cette folie destructrice que peu on eut l’occasion de voir.
- Je vais te tuer, Nyan. Ta vie s’achève ici, ainsi que tes crimes. Personne ne te pleurera, mais moi, je continuerais à te maudire. Tu ne vaux rien.
Elle cracha au visage de l’Elfe, qui l’implorait du regard. Il avait perdu toute son assurance. Il savait qu’il mourrait lorsqu’elle le déciderait. Il ne pouvait plus rien faire.
- Pi… Pitié…
- En as-tu eu pour mes parents, ou pour toutes tes autres victimes ?
- Mais… Mais je…
- NON ! TU N’AURAS DROIT A AUCUNE PITIE ! TU VAS MOURIR ! MAINTENANT !

L’Elfe ne bougeait plus, il semblait s’être résigné. Ses yeux commencèrent à se voiler. La vie le quittait, peu à peu.
- Non… Tu ne partiras pas comme cela. Ce serait trop doux à mon goût. Et tu ne le mérites pas.
Elle leva sa tête et passa sa dague sous son menton. L’Elfe la regardait. Il semblait toujours l’implorer du regard. Mais il aurait dû comprendre qu’elle n’aurait aucune pitié, qu’elle n’était pas disposée à être clémente avec cet assassin.
- Maintenant, meurs de ma main, que ma vengeance soit accomplie.
Elle l’égorgea sans la moindre hésitation. Un flot de sang jaillit de la blessure et gicla sur elle. Rapidement, la roche du sol fut souillée. La vie quitta le corps de l’Elfe que Lyngail haïssait le plus. Il n’eut aucun grand discours. Elle n’eut aucun remord. Il était mort pour tout ce qu’il avait commis. Ce meurtre là, elle ne pourrait jamais le regretter.
Elle se releva, rengainant sa dague. Elle saisit son épée et se redressa. Elle s’approcha à nouveau du corps inerte de Nyan, le saisit par les cheveux, leva un peu sa tête, et la lui trancha. Elle porta son trophée à son visage et cracha dessus.
- Sois maudis, pour l’éternité.
Elle jeta ensuite la tête et remis son épée au fourreau. Tournant le regard en arrière, elle s’aperçut que ses amis étaient sortis. Elle décida de les rejoindre. En arrivant à l’extérieur, elle vit le résultat de la bataille qui s’y était déroulée. Quatre corps, mutilés à coups d’épée et transpercés de flèches. Elle avait eu raison de leur faire confiance.
- Toujours aussi efficaces, vous deux. N’est-ce pas ?
- Bin ouais. Nous, t’nous dis d’faire ça, on l’fait, hein ?
- Oui, Pako. Vous allez bien tous les deux ?
- Et toi, Kyrgin ? Comment te sens-tu ?
- Pour le mieux, Elä. Pour le mieux. Maintenant, ça peut aller.

Elle souriait en prononçant sa dernière phrase. Le sang maculait son visage, mais le sourire était d’une douceur infinie. Elle repensait à ses parents, à son frère, à tout ce qu’elle avait enduré. Mais tout cela était bel et bien terminé. A présent, elle pouvait recommencer à vivre. Elle allait bientôt arrêter de se cacher derrière une fausse identité. Elle n’en avait plus vraiment besoin. Peu importait ce qui lui arriverait. Elle avait accompli ce qu’elle devait accomplir. Plus rien ne comptait.
- Partons. Un bon bain et un excellent repas nous attendent. Cela vous convient ?
- Ouais.
- Oui, Kyrgin. Ce sera avec plaisir.

Tous souriaient à présent. Le ciel semblait vouloir se dégageait. Il ferait beau sous peu. Il y avait vraiment de quoi se réjouir. Le vent caressait le visage de Lyngail et jouait dans ses longs cheveux. La vie serait douce, maintenant, elle le savait. Les trois amis marchaient en direction d’Astranaar et d’un repos bien mérité. Ils riaient presque.
- Dis, Elä.
- Oui ?
- Tu sais, tu m’appelles Kyrgin depuis le départ.

Pako souriait en regardant Lyngail, comprenant visiblement.
- Forcément. Et bien ?
- Et bien, je vais te surprendre Elä. Il ne faut pas le répéter, mais…
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:34

Lyngail était là, immobile, appuyée contre un arbre, depuis un temps qui lui paraissait presque infini. Elle ne bougeait pas, osait à peine respirer. Elle observait les étoiles, sous un ciel sans nuage, et elle pensait.
Elle avait quitté Pako et Eläonyl quelques temps plus tôt, après un bon repas à Astranaar. Elle était épuisée par les récentes épreuves qu’elle avait dû endurer, mais elle se sentait étrangement dans une forme éblouissante. Ses soucis étaient derrière elle, à présent. Il ne lui restait plus qu’une seule chose à faire pour être parfaitement heureuse, et cela concernait une personne chère à son cœur : Jarilo.
Elle observait le ciel, attendant un signe, ou quoi que ce soit d’autre. Elle repensa à cette nuit où tout avait basculé. Non pas la mort de ses parents. De cela, elle en avait fait son deuil depuis bien longtemps. Mais Jarilo, tué par sa négligence, par sa faute. Cela était insupportable. Elle revoyait sans cesse ses dagues entrant dans la chair du cou de son frère, le sang giclant sur ses avant-bras, sur son visage, le cri muet de Jarilo. Et puis, la peine, le déchirement, la solitude, l’envie de mourir, le dégoût de soi, la folie qui la guettait.
De tout cela, elle en gardait un souvenir bien trop précis. Elle revoyait encore le corps de celui qui était sa seule famille, s’effondrer à ses pieds, après cette étreinte violente, ce corps à corps sauvage. Mais elle avait tout déclenché. C’était elle qui avait tué son propre frère. Elle l’aimait tant, pourtant. Elle aurait voulu un jour venir le voir et lui dire que leurs parents étaient vengés, qu’ils pouvaient tous les deux reprendre une vie normale, loin de tout cela, et oublier cette histoire. Mais les évènements s’étaient précipités.
Elle s’assit dans l’herbe, au pied de l’arbre. Elle observait encore, se disant à ce moment que Pako et Eläonyl devait dormir bien profondément, dans la petite chambre qu’elle avait elle-même louée à Astranaar, pour qu’ils se reposent tous les trois. Mais son lit à elle était resté vide.
Elle regardait les étoiles, les yeux perdus dans l’immensité qui s’offrait à elle. Même les bruits de la forêt qui l’entourait ne pouvait réussir à la ramener de l’endroit qu’elle visitait en ce moment. Jamais elle n’avait pris le temps de regarder cette voûte majestueuse, constellée d’astres brillants. Jamais elle n’avait vraiment pris le temps d’observer la beauté du monde. Tuer était tout ce qu’elle savait faire, et elle tendait vers la perfection dans ce domaine. Mais observer un spectacle d’une telle splendeur était pour elle une grande première. Et elle y prenait grand plaisir.
Elle repensa à Jarilo, à ce qu’il avait dit, lors d’une précédente visite chez la tante. Il lui avait confié qu’il avait trouvé l’amour, dans les bras d’une Elfe. Qu’elle était belle comme la nuit étoilée, et douce comme le songe. Elle aurait bien voulu connaître cette personne, tout en sachant qu’elle devrait bien évidemment lui dire ce qu’il s’était passé. Mais finalement, elle commençait à se dire qu’elle devait bien cela à son frère. Elle leva les yeux au ciel, le regard empli de larmes.
Pourquoi ? Pourquoi tout s’est déroulé comme cela ?
Elle n’obtint pas plus de réponses qu’avant mais resta attentive tout de même, guettant un signe qu’elle attendait depuis tellement longtemps. Elle était presque impatiente de revoir son frère, sans pour autant souhaiter sa propre mort. Mais qu’attendait-elle de la vie, finalement ? Que pouvait-elle espérer, après toute cette histoire ? Elle avait fini par venger ses parents en tuant tous ceux présents ce jour-là. Elle les avait traqués un par un, prenant son temps pour déguster sa vengeance. Car oui, ce n’était plus la peine de le nier, elle avait pris plaisir à les tuer. Eux, tout comme ses « contrats ». Qu’était-elle devenue durant tout ce temps ? Etait-elle arrivée au même stade que les monstres qu’elle cherchait à éliminer ? Pouvait-elle être considérée comme une meurtrière, une bête sauvage ? Sûrement, oui, mais cela allait changer. Elle se l’était promis à la mort de son frère, et elle tiendrait sa promesse. Maintenant que le dernier responsable de son état était mort, elle pouvait la respecter.
Et lorsque je te rejoindrais, petit frère, je te demanderais encore pardon. J’ai tout gâché avec ce plaisir de tuer, de voir le sang des autres couler. Au final, le tien a coulé aussi, répandu par mes propres armes. Je voudrais changer les choses. J’aimerais tant que tu puisses me pardonner.
Les larmes coulaient maintenant à profusion sur son visage, le long de ses joues, dans son cou. Elle pleurait en repensant à sa condition, à la haine qu’elle avait pu nourrir en elle, à l’envie de tuer qui s’emparait d’elle à chaque fois telle une puissante malédiction, à son frère, si gentil et honnête, toujours à essayer de la faire sourire. La seule chose qu’elle avait réussi à faire, avec tout cela, était d’avoir supprimé le seul être qui tenait vraiment à elle. Mais maintenant, il y avait Pako, et Eläonyl. Pour eux, elle était importante, elle le savait.
Elle pleurait toujours, mais souriait en même temps. Elle semblait lever un regard implorant vers ce ciel dégagé et éclairé par la lune blafarde, mais paraissait presque rire de bonheur. Il lui fallait sûrement prendre du repos, elle repenserait à cela demain. Et puis, n’avait-elle pas le temps ? Elle s’étendit, les bras croisés derrière la tête, fermant les yeux. Une légère brise se leva et elle frissonna.
Je ne t’en veux pas. Vis ta vie, sans te reprocher les évènements, et nous nous retrouverons, un jour. Je t’aime, grande sœur.
Elle ouvrit les yeux sur le champ. Elle avait cessé de respirer, ne bougeait plus. Avait-elle vraiment entendu cela ? Etait-ce juste un rêve, lui faisant entendre ce qu’elle souhaitait, ce signe qu’elle attendait impatiemment ? Ou le vent, jouant dans les arbres, allié à son imagination ? Elle resta là, attentive à nouveau, implorant mentalement son frère de lui parler à nouveau, mais aucun son ne parvint à ses oreilles, à part ceux de la forêt.
Elle voulait croire que Jarilo l’observait en ce moment, lui souriait. Que ce soit vrai ou pas, cette pensée lui faisait du bien, la rassurait. Alors, pourquoi ne pas y croire ?
Tu verras Jarilo, je tiendrais ma promesse. Je te prouverais que je suis toujours la sœur que tu aimais, et qui t’aimait plus que tout.
Elle se fendit d’un large sourire, qui éclaira son visage mouillé de larmes. Elle revoyait son frère, toujours souriant, un brin farceur, amoureux de la vie, la serrant dans ses bras et l’arrachant du sol, la faisant tournoyer. Elle riait toujours lorsqu’il faisait cela. Elle l’aimait, et voulait le protéger, quoiqu’il advienne. Et, malgré ce qu’elle avait commis, il continuait à l’aimer, et elle sut qu’il lui avait pardonné, qu’il veillait sur elle, que rien ne lui arriverait.
Elle se sentait bien. Elle sentait la brise lui caresser la joue, jouer dans ses cheveux, s’enivrer de son odeur. Elle se sentait libre. A présent, elle pouvait revivre, elle pouvait profiter de ce que la vie offrait, elle n’avait plus à avoir peur de l’avenir. Un jour, elle retrouverait Jarilo et pourrait à nouveau admirer son sourire et être en paix. Car rien ne comptait plus que cela, à présent. Retrouver la paix intérieur, comme un navigateur gobelin pris en pleine tempête, elle n’aspirait qu’à cette tranquillité. Et elle savait qu’elle était à présent accessible.
Elle devrait aller dormir, maintenant. Et demain, elle pourrait jouir à nouveau de la compagnie de Pako et d’Eläonyl. Elle n’aurait plus à se poser de questions, elle pourrait vivre à nouveau. Elle se leva, époussetant sa tunique et son pantalon. La brise se fit plus forte. Elle resserra ses bras autour d’elle, prise d’un frisson. Mais ce frisson n’était pas désagréable, presque familier. Elle se détourna et commença à marcher en direction d’Atranaar. Elle avait parcouru dix mètres à peine lorsque le vent souffla une fois de plus.
A bientôt, Lyngail. Prend soin de toi. Je t’aime.
Elle fit volte-face, rapidement. Le vent s’était tu. Elle fixa un instant l’endroit où elle était restée tant de temps. Son sourire revint immédiatement. Elle savait que, cette fois, elle n’avait pas rêvé, ni imaginé tout cela. Et si c’était le cas, quelle importance ? Ses yeux s’embuèrent de larmes à nouveau, mais son visage restait joyeux, sans aucune trace de chagrin.
Prend soin de toi aussi, petit frère. Bientôt, nous serons réunis. Merci pour tout.
Elle avait prononcé ces mots à voix haute, espérant sans doute que Jarilo les entendent, conservant son sourire.
Je t’aime, Jarilo.
Elle reprit sa route vers Astranaar et la chambre où se reposaient ses compagnons. Elle se dit qu’elle dormirait bien, pour la première fois depuis longtemps.
Le temps qu’elle arrive aux portes de la ville, le jour se levait déjà, offrant un nouveau spectacle à l’Elfe. Elle allait monter se coucher, et prendre un repos bien mérité. Avant de pénétrer dans l’auberge, elle jeta un dernier regard en direction de la forêt d’où elle venait d’émerger. Elle ne put s’empêcher d’esquisser un nouveau sourire.
Je t’aime.
Cette dernière phrase, elle l’avait dit dans un souffle, comme pour elle-même. Mais elle savait à présent que son frère l’accompagnait et veillait sur elle. Il l’avait entendu, probablement.
La brise souleva les feuilles devant l’établissement, et son sourire s’élargit.
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MessageSujet: Re: [Background] Lyngail Lun-Tanla   [Background] Lyngail Lun-Tanla Icon_minitimeSam 7 Oct - 19:34

Se cacher… Ne pas être repérée…
Lyngail était dans une situation qu’elle pensait désespérée. Coincée entre un groupe de goules et une faille dont on ne voyait pas le fond. Les goules ne l’avaient pas encore vue, mais elle était sûre que cela viendrait.
Pourquoi suis-je venue là ? Qu’est-ce que je cherche à prouver, en fin de compte ?
Les goules allaient et venaient, sans but précis, tantôt observant dans tous les sens, tantôt humant l’air, tantôt se battant entre elles. La nuit devait être tombée depuis longtemps, dehors. Mais dans cette grotte, loin dans les entrailles de la terre, aucune lumière ne parvenait. Lyngail avait fini par s’habituer à l’obscurité, et elle ne se déplaçait plus depuis qu’elle avait failli être prise. Elle n’osait qu’à peine respirer.
Mais quel merdier… Comment en suis-je arrivée là ?
Les goules grognaient, elles sentaient quelque chose d’anormal, sans vraiment la découvrir. Mais elles étaient néanmoins agitées. Lyngail, le sang lui battant les tempes, s’apprêtait comme elle le pouvait au combat qu’elle aurait à mener bientôt. Elle avait dégainé ses armes et attendait en silence. Heureusement qu’elle était douée pour se fondre dans le décor, mettre à profit le noir pour dissimuler sa présence.
Si je bouge, elles me verront… Si je reste ici, elles finiront par me trouver…
Elle pensa à son frère, qui l’attendait le soir même. Elle pensa à ses parents, tués il y avait de cela deux ans. Elle n’avait fait que se terrer depuis ce temps là, se cacher et apprendre. Car ce qu’elle désirait par dessus toute autre chose était la vengeance. Et l’épreuve d’aujourd’hui était redoutable.
Trouve une solution, Lyngail, et vite… Sinon, tu finiras comme ces horreurs…
Elle avait dû récupérer un objet ici même. Un objet que son maître d’instruction lui avait laissé, dans cette anfractuosité, tout au fond de cette maudite grotte. Elle n’avait pas la moindre idée sur la façon dont elle sortirait de là, mais elle devait y arriver. Elle ne savait si elle avait une chance, seule, de tuer ces choses dans le noir total, mais elle aurait sûrement du mal. Elle ignorait tout de ce lieu, jusqu’au nombre de ces créatures.
Tu n’as pas le choix à présent… Tu t’es laissée piéger, à toi de t’en sortir…
De minutes en minutes, la peur se répandait en elle, distillant son venin puissant, la paralysant, la menaçant de la faire sombrer dans la panique. Elle ressentait plus qu’elle ne voyait ces griffes acérées, ces crocs prêts à déchiqueter sa chair, ces gueules écumantes de bave qui ne souhaitait que la mordre.
Allez, courage… Ce n’est qu’un entraînement après tout. Concentre-toi…
Malgré ses propres encouragements, rien ne changeait. Elle voulait tenter quelque chose mais ne pouvait rien faire, son corps ne lui obéissait plus. Elle était littéralement bloquée par la terreur qui s’insinuait dans son esprit, essayant de lui faire perdre la raison. Et puis, elle fixa sa pensée sur ceux dont elle voulait se venger, les assassins de ses parents. Elle tenta de se concentrer sur eux, uniquement sur eux. La colère monta en elle. Une expression de haine déforma ses traits.
Ils vont payer… Et pour que cela arrive, je dois sortir d’ici…
Elle ferma les yeux, tentant de percevoir les formes qui se mouvaient dans l’obscurité. Elle se focalisa uniquement sur elles et sur sa colère, sa rage. Elle essayait de ne plus penser à cette odeur abjecte qui lui emplissait les narines et à cette terreur indicible qui lui nouait la gorge et l’empêchait de bouger.
C’est maintenant ou jamais… Je dois… Je…
Brusquement, plus un bruit. Plus rien qui ne laissait suspecter la présence de ces choses autour d’elle, si ce n’est un grognement qui devenait de plus en plus précis. Un grognement comme jamais elle n’en avait entendu. Elle sentit plus qu’elle ne vit les mouvements. Ces créatures avaient dû finir par la sentir, et elles s’approchaient, doucement. Elle était acculée au précipice, ne pouvant reculer davantage.
Mais c’est pas vrai… Mais… Non…
Elles avançaient, inexorablement. Elle le savait, elle le sentait. Bientôt, l’une de ces choses lui planterait ses griffes dans la poitrine, lui déchirerait le visage de ses crocs répugnants. Et puis, ce serait la fin, tuée par ces horreurs ou projetée dans le ravin derrière elle.
Elles arrivent… Je les sens… Elles sont là…
L’odeur devint insupportable. Elle en avait du mal à respirer. Elle perçu un bruit, comme un craquement d’os, juste devant elle, à un mètre à peine. Elle ne distinguait qu’un tas de formes incertaines, mais n’aurait pu dire où était la plus proche de ces créatures.
Elles sont là… Elles sont juste devant moi… C’est la fin…
Elle serrait la garde de ses armes, ne sachant pas quand elle devrait entrer en action, ignorant même si elle y parviendrait, si elle en trouverait la force. Puis, tout à coup, une chose velue effleura son bras. La monstruosité s’arrêta instantanément, et son grognement s’amplifia, devenant assourdissant.
Elle m’a touchée… Elle m’a… Quelle horreur…
Le grognement cessa, et reprit une seconde plus tard, alors que la créature approchait sa tête, humant l’odeur de la jeune Elfe. Sa bouche s’ouvrit et, malgré l’obscurité qui les entourait, Lyngail discerna clairement la bave dégoulinant sur le menton de la chose, les crocs qui allaient déchirer sa peau dans quelques secondes. Un cri d’horreur retentit dans son esprit, un hurlement qui ne franchit pas ses lèvres.
NON…
La créature s’approcha encore.
Je dois…
Leurs visages se touchaient presque.
Il faut…
Lyngail détourna la tête tellement l’odeur était irrespirable.
MEURS !
Cette fois, elle avait hurlé. Et ce hurlement lui avait donné la force d’agir. D’un coup sec, elle enfonça sa dague dans la gorge de la créature. Un cri strident empli la grotte, et le sang gicla sur son bras, sur son pourpoint de cuir. Les autres créatures émirent également ce cri, sorte de rugissement bestial. Elle sentait la chair putréfiée tomber en lambeaux sur elle, le sang gicler à profusion.
Je… Je vais devenir folle…
Elle retira la dague et prit pour cible la créature la plus proche. Le coup qu’elle lui porta avec son épée lui trancha à moitié la tête.
Deux… J’en ai eu deux…
Elles s’approchaient toutes. Elles grognaient, l’odeur du sang les excitant davantage. A présent, il n’était plus temps de réfléchir, ni de dresser des plans. Elle devait laisser son instinct agir à sa place, comme elle l’avait fait depuis ces deux dernières années. Elle sentait le courage lui revenir, en même temps que sa détermination et sa raison. Progressivement, elle revenait à la vie.
Je vais y arriver… Je vais m’en…
Elles passèrent à l’attaque, ensemble. Elles se jetèrent en avant, toutes griffes dehors. Lyngail réagit avec promptitude et agilité. Elle pivota sur elle même, se plaçant de côté. Dans ce mouvement, elle planta sa dague dans la gorge d’une créature qui continua sa course en hurlant, se jetant dans le ravin. Continuant de tourner sur elle même, elle abattit son épée sur le crâne d’une autre goule qui tomba lourdement au sol, le sang giclant de sa blessure.
Je les sens… C’est comme si je les voyais, à présent…
Pendant son mouvement, elle avait pu s’écarter des trois autres goules. Mais elles se déplaçaient à une vitesse déconcertante. Déjà, l’une d’entre elles arrivait déjà, se jetant sur l’Elfe. Elle sentit le contact de ses griffes contre elle, puis elle ressentit la douleur alors que cette horreur les lui enfonçait dans la peau, à travers son armure.
Cette douleur… C’est insupportable…
Le choc la fit reculer et elle trébucha. Chutant au sol, la créature sur elle, elle réussit à placer son genou contre sa poitrine. Elle le détendit et envoya la chose par dessus elle, directement dans le vide. Malgré le mal qu’elle endurait, elle se releva presque instantanément.
Si je reste concentrée… Je pourrais…
Des griffes se plantèrent dans son épaule, tailladant le cuir de ses épaulières, perforant sa peau. Elle hurla, ripostant d’un coup de dague dans l’œil de la créature. La tête de la chose partit en arrière dans un cri repoussant et elle chuta lourdement au sol.
Mais qu’est-ce que je fais là… ? Mais qu’est-ce que… ?
La dernière goule arriva sur elle. Le choc lui fit lâcher ses armes, qui tombèrent à ses pieds. Elle posa ses mains sur le menton de la chose alors que celle-ci se débattait pour parvenir à la mordre. La salive coulait le long des bras de Lyngail. De plus, elle se sentait mal, terriblement mal. Les griffures qu’elle avait reçues s’étaient sûrement infectées. Sa force diminuait rapidement.
Cette fois… Je crois que ça se termine ici…
Elle luttait pour tenir bon mais sentit son sang se glacer dans ses veines lorsque quelque chose lui attrapa la jambe. Elle baissa les yeux. La goule dont elle avait crevé l’œil rampait et l’avait saisie. Elle la mordit. Lyngail poussa un hurlement de douleur et son combat contre la dernière goule lui échappa. La chose lui planta les crocs dans l’épaule, faisant gicler le sang.
Je… Je ne peux plus… Jarilo, pardonne-moi… Je n’ai pas pu…
La douleur était intense, et dans un ultime instinct de survie, elle porta un coup de poing puissant dans la gorge de la chose, qui lâcha prise, l’espace d’un instant. Les réflexes de Lyngail, bien qu’émoussés par la fatigue, restaient présents. Ils étaient ancrés en elle et elle su quoi faire. Elle leva sa jambe libre et la plaça sur la poitrine du monstre. Puis, d’une violente poussé, elle réussit à la projeter en arrière.
Je ne pourrais jamais…
La douleur à son autre jambe était abominable. Elle frappa de son pied la créature qui la tenait, consciente qu’elle n’avait que peu de temps.
Je ne m’en sortirais pas cette fois…
La créature ne lâcha pas mais elle avait cessé de mordre, pour le moment.
Je dois…
L’Elfe fit un bond de côté vers son épée. Une fois l’arme dans sa main, le coup qu’elle porta sur les bras de la créature lui fit regagner sa détermination à s’en sortir vivante. Le sang de cette monstruosité gicla sur elle, éclaboussant son visage.
Ca y est… je suis libre… je suis…
La dernière goule était revenue à la charge, se jetant sur elle, par derrière. Les griffes se plantèrent dans son dos, lui coupant momentanément la respiration. Elle se retrouva au sol, face contre terre, une de ces horreurs sur elle. La goule approcha doucement la gueule du cou de Lyngail en grognant.
Mes forces m’abandonnent… Je n’en peux plus…
La bave coulait sur la peau de Lyngail.
Pour moi, c’est la fin…
Elle sentait son haleine fétide, sa chair putréfiée.
Je ne peux accepter ça…
La gueule s’ouvrit, prête à mordre, sentant que l’Elfe se résignait à son sort.
Je dois …
Les crocs touchèrent la peau du cou de Lyngail.
…réagir…
La bave dégoulinait sur elle. Elle savait qu’elle allait mourir ici.
NON !
La chose avait relâché son étreinte, distraite par le repas qui s’offrait à elle. Lyngail pivota, portant un coup sur le côté du visage de la goule avec son coude, la renversant sur le sol. L’Elfe se releva d’un bond, faisant face à la créature.
Tu vas payer pour tout…
La goule était déjà sur elle, la griffant au visage. Deux entailles profondes apparurent sur ses joues et elle sentit le sang couler sur sa peau. Lyngail attrapa les bras de la chose, la propulsant contre la paroi. Pendant ce bref répit, elle repéra son épée et roula au sol pour l’atteindre. Le monstre arrivait déjà dans son dos.
Tu ne m’auras plus… C’est terminé…
Elle se retourna, regardant approcher la chose. Elle avait retrouvé son calme. Son regard avait à nouveau la dureté de l’acier. Elle laissait agir son corps, focalisant son attention sur son adversaire. Sa vision était troublée par le sang, la fatigue et la maladie qui courait en elle, mais elle était sereine.
Je n’aurais qu’une chance…
La goule fondit sur Lyngail. Tournant sur elle-même, elle esquiva l’attaque, abattant sa lame sur l’arrière du crâne de la chose alors qu’elle la dépassait en hurlant, et elle s’effondra sans un bruit.
Je l’ai eu…
Après avoir achevé celle qui gisait au sol, les bras coupés, elle ramassa sa dague et se dirigea d’un pas chancelant vers la sortie. A peine avait-elle parcouru quelques mètres qu’elle s’effondra, sans connaissance.
J’en ai fini avec ça…
Elle ouvrit les yeux sur un décor splendide où les rayons du soleil jouaient dans les arbres avant de descendre paresseusement caresser sa peau. Elle était allongée dans un lit, nue, des bandages lui couvrant le corps. Un Elfe, assis à côté d’elle, la regardait avec un visage souriant.
- Tu as réussi, Kyrgin. Tu as affronté ces monstres avec succès, et tu m’as rapporté l’objet de ta quête. Tu t’en es très honorablement sortie. Je t’ai ramenée chez moi et soignée. Tes blessures te laisseront des cicatrices, mais rien de bien grave. Seules ces entailles au visage m’inquiètent. A dire vrai, je ne peux rien faire contre ça. Je t’ai donc guérie du mieux que j’ai pu, mais je sais que les cicatrices seront très visibles.
Lyngail plongea son regard dans celui de son maître. Elle parut troublée un instant, portant la main à son visage. Une ombre fugitive passa dans son regard, une tristesse indicible. Puis, à nouveau, il retrouva sa dureté et sa froideur habituelle.
- Ce n’est rien, je m’en moque.
- Toutefois, il y a une solution…
- Je vous dis que je m’en moque.
- Pour l’instant, Kyrgin. Pour l’instant.

Lyngail resta silencieuse, attendant qu’il continue. Elle fixait le lit, des pensées incompréhensibles se bousculant dans sa tête, des souvenirs horribles lui revenant en mémoire.
- Nous pouvons camoufler cela. Nous pouvons t’apposer des marques sur le visage qui cacheront tes blessures. Qu’en penses-tu ?
La jeune Elfe tourna la tête, posant son regard sur l’horizon. Elle soupira, dans cette chambre inondée de soleil. Le vent qui s’engouffrait dans la pièce jouait dans ses cheveux, semblait lui murmurer des paroles de réconfort.
- Faîtes comme bon vous semble.
- Bien. Nous ferons donc ainsi. Il serait dommage de garder ces cicatrices, crois-moi.

L’Elfe se leva et se dirigea vers la porte de la chambre. Une fois sur le seuil, il s’arrêta et se retourna vers Lyngail, le sourire toujours aux lèvres.
- Tu es libre, Kyrgin. Ton apprentissage avec moi est terminé. Je suis fier d’avoir été ton instructeur, petite. Vas en paix, où que tu ailles, et qui que tu sois réellement.
Il sortit sans se retourner. Lyngail esquissa un léger sourire en coin. Ainsi donc, il se doutait de quelque chose à son sujet. Un jour, peut-être lui dirait-elle la vérité. Pour l’instant, tout ce qui lui importait était sa vengeance. Bientôt, elle pourrait la prendre. Elle ferma les yeux. Etrangement, elle se sentait bien. Et alors qu’elle sombrait à nouveau dans le sommeil, s’abandonnant à la douceur des lieux, sereine, le tonnerre gronda au loin.
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