A la chope d'or !

Une Gnome d'une quarantaine d'années rentre dans la taverne. Elle semble relativement frêle pour sa race. La moitié de son visage est caché par un immense chapeau de feutre.
Elle est entièrement vêtue de cuir sombre, et une grande cape en tissu noir lui tombe aux chevilles.
A ses côtés sont ceintes deux dagues dans leur fourreau de cuir.

Elle s'approche du comptoir, passe dessous et arrive au niveau du tavernier :
"Hep toi là-haut! Une bière! Et que ça saute!"

Elle lance sur le comptoir une pièce d'argent: "La monaie !"

Le tavernier, un peu hagard, prend la pièce, et cherche dans sa bourse la monaie. Ensuite, il rempli une chope de bière blonde et la tend à la Gnome: "- Heuu... Voilà.
- Yep merci !"

Elle repasse lentement sous le comptoir, et, tachant de ne rien renverser, va s'assoir à la table la plus proche.

A cette table-là, justement, dînait Erouhdenn.
Le jeune Humain, élégant car tout de velour noir et brodé vêtu, toise avec des yeux ronds comme des billes la Gnome qui s'approche de sa table.
Sans doute ne l'a t-elle pas remarqué.
Il se baisse de flanc pour mieux la distinguer de par dessous la table. Il ne voit à ses pieds que son solide sac de toile de jute bien rempli. Il pivote un peu la tête vers la droite. La petite femme est plus loin, aux pieds de la chaise d'en face. Il se redresse alors pour observer la surface de la table, s'attendant à voir s'élever là le chapeau de feutre surmontant la frimousse de cette fière Dame.

La Gnome se hisse sur la chaise, pose sa chope et son sac.
Assis en face, elle voit le torse vêtu de velour de ce qu'il semble être un homme. Elle relève un peu son chapeau pour apercevoir le visage. C'est bien un homme.

"Ah flûte! J'avais pas vu qu'y'avait quelqu'un!"

Tournant la tête à droite, à gauche, elle remarque que toutes les autres tables sont occupées.

"Bon ben j'vais rester là, y'a du monde partout! Moi c'est Nillia, j'espère que j'vous dérange pas hein !"

Lyngail était assise à une table, dans le fond, prés de l'escalier, là où la lumière est la moins puissante. Ainsi, le visage à demi caché par l'ombre, elle observait la salle, pensant visiblement à autre chose. Et c'est la voix crispante de la Gnome dans tout ce brouhaha qui l'avait tirée de ses pensées.

Elle observe Nillia s'installer à la table de l'Humain et esquisse un léger sourire en coin.

Erouhdenn fronce les sourcils en voyant la Gnome s'installer à sa table. Il jette un oeil sur le reste de la clientèle, pour s'assurer de la discrétion de la situation, puis se retourne vers la petite Dame en souriant soudain avec chaleur.
-"Du tout, du tout", assure-t-il avec un léger hochement de tête. "Restez là sans gêne, je vous en prie."
Il se remet alors à manger le potage fumant qui empli son assiette, souriant toujours et fixant la femme en face de lui.
-"Je me nomme Erouhdenn", continue-t-il en avalant maintenant une cuillerée et en se détendant complètement. "Enchanté, Ma Dame."

*Pathios entre dans le fracas de la porte.....un homme grand (environ 2,00 metres il as l'air tres musclé.... il tien une enorme hache entre ces mains* que la folie me guete si je ne tue pas dans la soirée *une large sourire se forme sur ces levres* je plaisante bien sur hahaahahaha TAVERNIER une chope d'hydromel vite ma soif est grande *il s'approche d'une table vide et pose sa hache au centre de cette derniere et s'assois a une chaise* hAAAAAaaaaa voila qui est reposant bonjour a tous et a toutes !!!

"Je m'appelle Nil...."

La Gnome est interrompue par le fracas et les hurlements en direction de la porte.
Elle se tourne vers celle-ci et voit l'immense barbare s'approcher d'une table:

" Hey le grand là-bas ! T'es pas tout seul j'te signale !"

Elle se retourne vers Erouhdenn :

"Bref, j'disais, j'm'appelle Nillia, enchantée M'sieur, et bon appétit !"

Elle esquisse un sourire et boit une gorgée de bière.

Erouhdenn, qui avisait le nouveau venu, se retourne vers Nillia avec une mine déconcertée et un faux sourire assuré.
-"Merci bien", souffle-t-il.
Quelque idée paraissant soudain l'amuser au plus haut point, son visage se pare d'une moue malicieuse tandis qu'il replonge la cuillère dans son assiette.
-"Sa finesse d'esprit n'a d'égal que la finesse du tranchant de sa hache", murmure-t-il en prenant garde que seule la Gnome l'entende. "Son instrument doit être comme son humour... Décapant..."
Ainsi donc avale-t-il le potage avec les lèvres déformées par un rictus plaisantin.

Eökrynn, était assise à une table, dans un coin sombre. Toujours avec sa capuche sur la tête de telle façon à ne faire apparaître son visage, mange copieusement le potage "maison" de la taverne.

A l’entrée fracassante de l’homme fier et fort, Eökrynn laisse apparaître un léger sourire sournois. Sur son visage, à la lueur d’une bougie posée sur la table, on pouvait distinguer son envie de lui jouer un mauvais coup, peut être bien pour le rabaisser, ou pour jouer de son arrogance.
Elle l’observe longuement du coin de l’œil.

Aprés un instant d’égarement dans ces pensées, elle reprend son repas, gardant son attention sur Pathios, comme pour attendre le moment opportun.

Nillia finit sa bière d'une traite, puis regarde Erouhdenn en train de manger:

"Vous m'donnez faim avec vot' soup'! J'vais aller m'chercher un p'tit quelque chose à grignoter. Et pis j'vais ach'ter des pommes pour mon ponney tant qu'j'y suis!
Gardez mon sac, j'reviens."

Elle saute à bas de la chaise et essaie de se diriger vers le comptoir. Quand elle voit que sur son chemin est assis la grande brute à la hache, elle se dit qu'il est plus prudent de faire le tour. Elle passe donc par la droite, et se rapproche de l'escalier.
Là, elle trébuche sur les pieds d'une Elfe. Nillia relève la tête et voit qu'elle semble perdue dans ses pensées :

"Hey ben m'dame, faut ranger ses pieds quand on pense à autre chose! J'ai failli me tordre le cou, parbleu !"

La Gnome réajuste son chapeau sur ses yeux d'une manière grandiloquente et continue à s'approcher du comptoir:

"Tavernier, donne moi d'la soupe comme le monsieur là-bas, et quatre pommes pour mon ponney j'te prie."

Après avoir payé, elle repart en direction de la table, les mains pleines de nourriture et les poches pleines de l'argent mystérieusement tombé de la bourse du tavernier.
Elle passe rapidement devant le grand guerrier et revient s'assoir à la table d'Erouhdenn:

"Pas facile quand on est Gnome de se faufiler entre les tables et les jambes. Sur ce , bon appétit m'sieur."

Elle esquisse un large sourire, range ses pommes dans son sac, et commence à déguster sa soupe.

Erouhdenn, tenant encore sa cuillère à la main, se penche en avant pour chuchotter quelque chose à la petite dame.
-"Cette Elfe là-bas, sur les pieds de laquelle vous avez trébuché... Eh bien il paraît qu'il y a une recrudescence de criminalité en ville. J'ai parlé à quelques commerçants. Ils semblent redouter la venue récente d'un groupe de bandits de grand-chemin qui se sont installés non-loin d'ici."
Tandis qu'il jette discrètement un coup d'oeil par dessus son épaule pour s'assurer qu'on ne l'entendît pas, Erouhdenn trempe la cuillère dans son assiette presque vide mais stoppe très vite son geste. Il revient alors sur la Gnome.
-"Peut-être fait-elle partie de ces brigands. En tout cas elle en a l'allure. Méfiez-vous lorsque vous quitterez la taverne."

La Gnome écoute Erouhdenn avec grand intérêt, puis sourit :

"Vous savez, j'ai quarantre-trois ans. Des choses dans ma vie j'en ai quand même vu pas mal. Alors il manquerait plus que j'ai peur d'une Elfe qui fait semblant de s'cacher au fond d'une taverne exprès pour qu'on la remarque!"

Elle éclate de rire.

"Non, plus sérieusement. J'ai appris à m'défendre y'a bien longtemps d'ça, et j'me laisse jamais intimider par les plus grand, parce que ma p'tite taille, c'est mon meilleur moyen de défence. C'est un vieil ami qui m'a appris ça.

Alors qu'elle vienne s'y frotter, la jeunette!"

Elle fait un clin d'oeil à Eroudhenn et avale une gorgée de soupe.

Erouhdenn retourne un sourire complice à Nillia, se recale sur sa chaise et continue tranquillement son repas en essuyant le fond de son assiette avec une miche de pain.

*le fier guerrier ayant bien bu se leve brutalement renversent sa chaise et saisi sa hache*

voila qui m'insuporte terriblement *hurle t'il* ces messes basses *il lance un regard a la gnomme et a l'homme mangean sa soupe* et ces gens tapis dans l'ombre tel de vils serpents sans scrupules *il regarde avec mepris et mechanceté l'elfe assise* ceci n'est en aucun cas l'ambiance d'une taverne TAVERNIER musique de suite ou je te tue et je distribu ta chair a qui bon la voudra et ce qui ont un quelquonque proble vienne me voir

*dit'il en se lechant les levres et bandant ces muscles*

moi les gens sournois je les pend a ma hache et je les demembres TAVERNIER cette musique elle vien ou tu veut que je te tue maintenant

*il se dirige vers le tavernier tenant sa hache menacente il arrive donc au niveau de la gnomme et de l'homme*
*il pointe le tavernier avec sa hache*

depeche toi l'affreu

*il tourne la tete vers la gnomme*

tien je ne savais pas qu'ils fesais des modele reduits hahahahhaahhahahahahahahhaha

*il retourne la tete vers le tavernier*

tant que t'y est l'affreu done moi une bierre gratuite car ma bourse est faible tu va me la donner ou je te tue toi et je saccage ton oberge et tes clients l'affreu

*il boit sa chope d'un trait et retourne pres de sa table sans s'assoir il regarde tout le monde mechement et s'assois*

Ayant écouté la subite colère du colosse à la hache, sans l'avoir regardé directement une seule fois de peur de recevoir un revers de main sur la mâchoire inférieure, Erouhdenn se retourne vers Nillia avec dans les pupilles l'air de s'excuser de ce genre de fréquentations.

Lyngail, toujours assise dans un coin sombre de la pièce, esquisse un léger sourire en coin.

Ainsi, ce géant est aussi bête que grand, pense-t-elle.

Elle porte son verre de grog à la cerise à ses lèvres, sans se départir de son sourire. Elle remarque l'attitude quelque peu appeurée de l'Humain, et son sourire s'élargit peu à peu. Continuant à boire, elle se dit :

Peut-être pourrais-je tirer partie de ce balourd, finalement. S'il est si idiot qu'il en a l'air, ce ne sera pas difficile. Et un grand gaillard comme cela, ça doit bien pouvoir rendre quelque service, même s'il ne doit pas falloir compter sur lui pour une quelconque stratégie. Enfin, regardons s'il est uniquement fort en gueule, ou s'il va agir. Il sera bien temps d'entrer en action.

Avec un haussement d'épaules discret, elle observe silencieusement la salle, où personne ne semble décidé à bouger, et le tavernier, visiblement peu enclin à refuser ce que demande le braillard.

Eökrynn regarde attentivement l'esclandre de l’humain, haussant un sourcil, non pas étonnée mais légèrement amusée.

Quelle fierté… il est trop sur de lui cet homme…
Se croit il au dessus de tout ?…

Ricane intérieurement.

Abrutis soit il… Hausse les épaules par simple réflexe … il nous ferra rire…

Se lève, toujours avec un sourire malicieux aux lèvres, et va en direction du tavernier en faisant un petit détour vers Pathios. Reste complètement insensible au regard froid qu’il jette à tout le monde.
Comme si tout avait été calculé, Eökrynn se trouve derrière l’homme au moment même où ce dernier décide de s’asseoir. D’un geste furtif, elle passe son pied droit dans les barreaux de la chaise et la recule de quelques centimètres. Son geste est d’une brièveté sur son trajet qu’il n’a pu être ni entendu, ni vu par l’humain.

A l’approche du Tavernier, elle entend soudain un bruit sourd et fracassant. Sans tourner la tête, rit imaginant Pathios avec sa hache qu’il brandissait fièrement, étalé sur le sol.

- Tavernier, combien je te dois pour ce repas ?… reprend elle, d'un ton aussi sérieux et froid que laisse paraître son allure. Et, il me faudrait une chambre pour cette nuit également, si c’est possible.

Sort une petite bourse noire de son plastron et donne quelques pièces au tavernier.

- Ha ! … Et mets moi un de ces alcools de cerise que tu as caché derrière, dit-elle en faisant un signe du menton en direction de la cuisine.

S’accoude au comptoir, attendant sa chopine, et jette un bref regard à Pathios, les yeux brillants, jubilant de la réussite de son action.

*il tombe reste au sol 2-3 secondes et se leve*

toi la courtisane a la capuche sache jeune pucelle que je vais te tuer de mes mains a ces mots...

*sur ce il leve sa hache rapidement et assenne un coup lateral et fais un tours sur lui meme tout en tranchant*

*apres cela sans regarder s'il l'a toucher*

maudite soit tu vile pintade je vais te plumer hahahahahaha....

En voyant la scène, la Gnome se lève sur sa chaise et se tourne vers l'humain :

"Dis donc la brute, tu veux tous nous décapiter ou quoi? Enfin moi j'risque pas grand chose, c'est sûr...Mais t'es pas tout seul!

Et toi l'humaine à la capuche, le provoque pas! J'tiens pas à me faire arracher les oreilles."

Se faisant, elle saute à bas de sa chaise et s'approche du comtpoir, juste à côté de l'humaine :

"Tavernier, donne moi une autre bière j'te prie, et une coupe de fruits"

Elle repart quelques instants plus tard avec la bière, les fruits, et la petite bourse noire de l'humaine, bien cachée sous sa cape.
Elle revient à la table qu'elle partage avec Erouhdenn, prend une pomme et lui tend la coupe :

"Dites-moi M'sieur Erouhdenn, vous aimez la magie?"

Avec un large sourire, elle sort de son sac un jeu de cartes qu'elle commence à battre.

*abrutis par le dialogue de la gnome le barbare se retourne vers l'elfe la menacant du poing*

toi tu va payer pour cet affront jeune sotte vien dehors on va regler nos contes a mains nues

*il se dirige vers la sortie*

Eökrynn est adossé à présent sur le comptoir, toujours tête couverte par sa capuche noire, l’on distingue juste par la lumière de la taverne son teint sombre et ses yeux gris clairs, translucides qui expriment la froideur de son tempérament. Les menaces de Pathios ne semblent pas l’intimider. Au moment même, où ce dernier se dirige vers la porte, elle fait un mouvement rapide du bras droit afin d’écarter sa cape et saisir un de ces couteaux de lancer à la ceinture. On a pu aussi apercevoir une seconde ceinture avec un fourreau de cuir noir et une dague finement ornée. D’un geste précis et rapide, jette en direction de l’homme, le couteau qui lui frôle l’oreille et vient se planter sur la porte de sortie.

- Abruti d’humain ! Te tuer serait un jeu d’enfant ! Dégages ou calmes tes ardeurs ! dit-elle d’un ton sec.

Se retourne calmement vers sa chopine, tout en restant très attentive au moindre bruit que l'homme pourrait émettre, la boit d’un trait et la repose sur le comptoir.

D’un pas résolu, Eökrynn va vers la table de la gnome et de l’humain, prend une chaise et s’y assoit sans rien demander.
Regarde la gnome d’un air sérieux et lui dit à voix basse :

- Ecoutes moi bien… C’est pas aux vieux singes que l’on apprend à faire la grimace, si tu veux pas d’ennuie, je te conseille de me rendre ce qui m’appartient p’tiote.

La Gnome regarde attentivement la nouvelle arrivée, puis lui sourit malicieusement en réajustant son chapeau sur ses yeux :

" Tu es plus maline que tu n'en as l'air, alors je vais te faire une faveur."

Elle pose devant elle trois cartes; Un as de coeur, un as de trèfle et un as de pique:

"Si tu trouves l'as de coeur du premier coup, je te rends ta bourse, et je te dédomage d'une pièce d'or."

Là dessus, elle mélange les trois cartes à toute vitesse, en les faisant passer les unes sur les autres, puis s'arrête, écartant les mains.
Devant elles, les trois cartes sont posées en ligne, face cachée.

Lyngail a vu le geste rapide d'Eökrynn, le couteau de lancé fendre l'air et se planter dans la porte. Elle a entendu sa voix claire, son injonction précise et sans appel. Elle esquisse un léger sourire en coin.

Ainsi, il y en a d'autres ici qui n'ont pas l'air complètement stupides, murmure-t-elle dans un souffle, de façon à ce que personne n'entende.

Elle se doute bien que l'Humain au regard bovin et à la hargne imbécile va sûrement réagir, comme le ferait tout idiot poussé sur la défensive, et n'ayant aucun argument.

Si cela se produit, elle l'aura intercepté avant même qu'il n'atteigne la lanceuse de couteau. Une main sur la garde de sa dague, l'autre prête à saisir son épée dont le pommeau dépasse à peine de sa cape, juste derrière sa tête, elle attend.

Si jamais il fait un pas vers la femme, elle interviendra, et l'idiot à la hache risque fort de le regretter amèrement.

Dans sa précipitation, elle trébucha maladroitement contre le haut de la marche mais parvint à se rétablir sans s'étaler de tout son long sur le sol détrempé.

Le tonnerre gronda faisant trembler toutes les habitations alentour.
Elle maudit intérieurement le temps imprévisible de cette contrée. On était certes entré dans la mauvaise saison mais elle pensait qu'il y aurait tout de même eu des signes avant-coureurs... Histoire de ne pas se retrouver trempée jusqu'aux os au milieu de nulle part...
Elle se trouvait en vue des murs de la citadelle lorsque la tempête s'était soudainement levée. En quelques instants, le monde avait sombré dans le chaos. Si l'orage n'avait pas éclaté, elle aurait passé son chemin sans s'arrêter.
Ne connaissant pas la ville, elle avait erré un moment avant d'apercevoir, malmenée par les vents violents, l'enseigne branlante d'une taverne. Et c'était en pressant le pas pour s'abriter de la pluie qu'elle avait failli se rompre le cou.

Elle jeta un regard à la ronde mais ne distingua âme qui vive à l'horizon. Quoi de plus normal par un temps pareil.
Elle décrotta sommairement ses brodequins avant de pousser la porte de la taverne qui s'ouvrit dans un gémissement plaintif.
Les éléments en furie ne laissaient filtrer que faiblement les bruits provenant de l'intérieur. Aussi resta-t-elle interdite face à l'explosion de voix qui l'accueillit à son entrée juste avant qu'une dague acérée ne vienne se ficher dans le bois de la porte au-dessus de sa tête. Si elle n'avait pas eu le réflexe de se baisser à temps, la lame aurait choisi non pas de finir sa course dans la porte mais bel et bien en plein dans son visage.
Elle lança un regard incrédule à l'arme qui vibrait encore avant de reporter son attention vers la salle, se demandant dans quel repaire de fous elle venait de mettre les pieds.

Au milieu des conversations qui avaient reprises comme si nul incident ne s'était produit, elle vit la propriétaire de la dague en question s'installer nonchalamment à une table occupée pour l'heure par une gnome et un jeune homme. Elle ne semblait prêter aucune attention ni au colosse, cible présumée du lancer, ni à celle qui était passée bien près de la défiguration ad vitam aeternam... si ce n'était pire.
Elle n'était pas d'une nature coquette mais l'idée de devenir borgne pour le restant de ses jours ne la réjouissait que très moyennement.

Elle se demanda si elle avait eu finalement raison de chercher refuge dans cette taverne. La tension était palpable. Le géant à la hache n'allait sûrement pas en rester là. Il allait y avoir du grabuge.
Elle songea tout à coup que le froid et la pluie étaient peut-être de meilleure compagnie que celle de la taverne.
Mais avant d'avoir pu esquisser le moindre geste, le tavernier, soucieux de ne pas perdre un client potentiel, s'était élancé vers elle et tout en se confondant en excuses, la poussait résolument vers le comptoir, lui faisant décrire au passage un large arc de cercle afin d'éviter le barbare. Et malgré le ton qui se voulait rassurant, l'odeur âcre de la sueur de l'homme l'assaillait désagréablement, révélant sa peur et sa nervosité.
Elle nota au passage le regard mauvais qu'il lança en direction des deux fauteurs de troubles et ce faisant, elle s'aperçut de la présence silencieuse d'une elfe. Celle-ci avait le sourire aux lèvres mais tout dans sa posture donnait à penser qu'elle était prête à en découdre si besoin était. A n'en pas douter, une femme dangereuse.

Résignée à devoir passer la nuit dans un tel lieu, elle reporta son attention sur le tavernier qui l'abreuvait de questions et était justement en train de lui demandait ce qu'il pouvait faire pour lui être agréable.
Bien que lançant de fréquents regards vers le géant - inquiet des dégâts que ce dernier pourrait engendrer - elle sentait, à en juger par son regard insistant et scrutateur, qu'il était de plus en plus intrigué par son mystérieux nouveau client.
Elle finit par lui répondre d'une petite voix intimidée qu'elle désirait une chambre pour la nuit ainsi qu'un repas chaud.
La surprise se peignit sur le visage luisant et rubicond de son hôte. Il ne s'attendait certainement pas à voir entrer dans son établissement une jeune femme seule à une heure aussi indue de la nuit.
Il avait sans doute cru avoir affaire jusque là à un jeune homme, la capuche de sa pèlerine trempée lui cachant entièrement le visage. Et son apparent sang-froid face aux événements l'avait sans doute trompé sur son identité.
Avant qu'il ne se pose trop de questions, elle sortit de sous sa pèlerine une maigre bourse en cuir élimé d'où elle tira une pièce en or. De sa main gantée de noir, elle la lui tendit et le remercia hypocritement de son accueil chaleureux.
L'effet escompté ne tarda pas à se manifester sur le visage cupide de l'homme qui dès lors ne lui prêta plus aucune attention.
Il la pria alors obséquieusement d'aller s'installer confortablement à une table en attendant que son repas lui soit servi.

Ce ne fut qu'à cet instant qu'elle s'aperçut que toutes les tables étaient occupées.
Ennuyée, elle dut se rendre à l'évidence : la seule table où il restait encore des chaises vacantes se trouvait être celle qu'occupait l'elfe au sourire sardonique.
Se retournant vers le tavernier, elle se rendit compte qu'il avait disparu.
Aussi, poussant un soupir de déconvenue, elle se dirigea résolument dans la direction de l'elfe en essayant de faire abstraction de son air peu engageant.

Arrivée à hauteur de la table, elle abaissa le capuchon de sa pèlerine laissant découvrir une longue chevelure de jais contrastant avec la pâleur de son teint.
Dans une attitude empreinte d'humilité, les yeux baissés, elle lui demanda poliment la permission de s'installer à la table.
Attendant une réponse qui tardait à venir, elle jaugea discrètement le personnage à travers ses longs cils noirs.
La chance n'était décidément pas de son côté ce soir. Elle qui souhaitait passer une soirée tranquille, c'était plutôt mal parti. Enfin, quoique à la réflexion, si l'elfe était aussi taciturne qu'elle le paraissait, elle n'aurait sans doute pas à s'efforcer de faire la conversation. Elle n'était pas encline à se lier. Moins elle en apprenait sur les autres, mieux ce serait... et inversement. Elle se surprit également à espérer avec force et détermination à ne pas avoir à déployer ses quelques talents ce soir...

Lyngail avait repéré la femme qui était entrée dans la taverne, et qui avait failli recevoir la lame en plein visage. Tout en restant attentive aux faits et gestes du balourd, qui n'avait visiblement pas encore poussé plus avant sa réflexion quant à la suite des évènements, elle vit le tavernier s'assurer une clientèle qu'il ne voulait décidément pas perdre, malgré la présence d'un homme voulant, d'après ses dires, occire tout le monde.

Elle jeta un léger regard à l'Humaine lorsque celle-ci, amenée avec ménagement mais fermeté par le tavernier, passa devant elle, puis elle reporta son attention sur le géant.

Ce n'est que lorsque la femme se dirigea vers elle pour lui demander la permission de s'installer à sa table qu'elle daigna l'observer plus attentivement. Quelque peu surprise par la demande, elle mit un certain temps à répondre, laissant son regard vagabonder dans la grande salle, cherchant de façon non dissimulée un moyen de répondre par la négative.

Finalement, au bout de quelques secondes, elle regarda intensément l'Humaine, son léger sourire toujours sur le coin des lèvres, et elle murmura, juste assez fort pour que l'Humaine soit la seule à entendre.

Et bien... Il y a la place laissée vacante par l'autre balourd, si l'envie vous prenait de chercher querelle. Avec des individus de son espèce, un revirement de situation est chose possible.

Son sourire s'élargit soudain, mais il n'avait rien d'amical. Et un regard suffisait à savoir qu'elle se tenait toujours prête à agir, malgré son apparente décontraction.

Toutefois, si vous préférez cette chaise là, faîtes donc à votre guise. Par contre, sachez ne pas être sur ma route quand il me faudra me lever.

Et alors qu'elle permit d'un geste vague à l'Humaine de s'installer à sa table, elle sembla s'en désintéresser totalement, et observa la table à laquelle étaient installés la Gnome, l'homme et la femme.